Mesure importante du projet national de régulation de l’énergie, censé faire profiter d’économies aux Français, le boîtier Linky est-il si vert qu’il y parait ?
Depuis mars 2010, Electricité Réseau Distribution de France (ERDF) teste un nouveau boîtier intelligent qui devrait supplanter, l’intégralité des compteurs électriques français. 175 000 foyers ont été équipés dans les zones test (4e, 5e, 6e et 9e arrondissements de Lyon, quelques villes de périphérie, et une zone rurale d’Indre et Loire). Ce 28 juin, le comité de suivi Linky doit présenter un bilan complet de l’expérimentation en cours. "Cette petite ‘boîte communicante’ permet d’acquérir les index de consommation en temps réel et également de procéder à des prestations à distance", explique Bertrand Dauce, directeur client et fournisseur chez ERDF. Le but : permettre aux abonnés de faire des économies d’énergie.
Le principe : en affichant la consommation instantanée les usagers en prennent la mesure. Un procédé qui a fait ses preuves dans plusieurs pays scandinaves. Mais voilà… Chez nous, le Linky doit être installé en lieu et place des anciens compteurs mécaniques, majoritairement à l’extérieur des habitations. Peu pratique pour vérifier sa consommation… Il faudra donc se connecter sur Internet, induisant une consommation électrique supplémentaire. Il ne faut pas oublier non plus que ce petit boîtier vert consomme, lui aussi, de l’électricité. D’après une enquête de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, 30 millions de compteurs communicants augmenteront la consommation nationale d’électricité de 0,05%, sans compter les systèmes informatiques, nécessaires au traitement des informations envoyées par Linky.
Payant le Linky ?
Et si lors du lancement de ce projet, le gouvernement en avait assuré la gratuité, depuis quelques temps, la rumeur enfle, de voir la prestation facturée. EDF a effectivement lancé de son côté, une expérimentation de service facultatifs payants, chez une centaine de clients qui testent déjà Linky, mais le compteur communicant ainsi que ses services de bases, devraient, eux, rester gratuits. En un an d’essai in situ, le petit boîtier vert a "brillamment passé le test", selon Bertrand Dauce, qui ne voit pas pourquoi Reste à Commission de Régulation de l'Énergie n’étendrait pas le Linky à toute la France."Notre première interrogation était notre capacité de déploiement. Nous avons réussi à maintenir le rythme de 1000 installations par jour, en faisant appel à 200 prestataire", se satisfait le directeur. Reste que la facture de ces installations sur toute la France sera salée, environ 4 milliards d’euros, dont on ignore exactement comment ils seront financés.