Elle perd son emploi à cause des retards de son TER

Une usagère de la ligne Ambérieu-Lyon vient de perdre son emploi. En cause : les retards incessants qui affectent cette ligne de train.

Soazig, 24 ans, réside à Ambérieu-en-Bugey. Elle a obtenu en fin d’année sa licence d’assistance juridique. Chanceuse, elle obtient dans la foulée, au mois de juin, un poste d'assistante auprès d’un cabinet d’avocat basé dans le 1er arrondissement de Lyon. Le TER qui la mène au travail la dépose à la gare de la Part-Dieu à 8h26, lui permettant, pensait-elle, d’être à l’heure au travail.

Des retards quotidiens

Enfin, en théorie, car les retards matinaux, compris entre 5 et 30 minutes, s’accumulent et la poussent à être plus prudente de peur de perdre son job. “A partir du 5 juillet, j’ai pris le train de 7h24 pour arriver à 7h49 à la Part-Dieu. C’est-à-dire que j’arrivais sur mon lieu de travail à 8 heures pour commencer à 9 heures...Mais le 22 juillet, suite à une panne en pleine voie, je suis restée coincée durant plus d’une heure, arrivant au travail avec 25 minutes de retard”, confie la jeune femme. Cette déconvenue contraint son employeur à assurer lui-même sa permanence téléphonique ce jour-là. Face à ces retards à répétition, il décide de rompre la période d’essai de Soazig, alors même que, côté professionnel, il n’a rien à lui reprocher. Si la jeune femme en veut à quelqu’un, ce n’est pas à son employeur que, malgré tout, elle comprend mais bel et bien à la SNCF.

Entre le 22 juin et le 22 juillet, il y a eu 180 retards sur cette ligne dont deux dus à des ruptures de caténaires”, affirme Jean-Pierre Frencel, président de l’association de défense des usagers des transports de l’axe Lyon-Ambérieu (Adula). “Les gens sont obligés de prendre leurs voitures et cela engendre des frais bien supérieurs au coût de l’abonnement SNCF”. Il ajoute : “En 2005, il y avait 5 000 usagers quotidiens sur la ligne, nous sommes passés à 10 000. Les agents SNCF sont dépassés, surtout depuis l’automatisation de l’aiguillage à Part-Dieu. Le problème reste l’entretien des voies et des machines et les syndicats de la SNCF soutiennent notre démarche”.

L’affaire portée en justice

Monsieur Frencel a conseillé à Soazig de saisir la direction régionale de la SNCF pour lui demander le remboursement du préjudice subi, sans trop y croire. Mais une assignation en justice va être déposée au TGI de Paris pour “non respect de l’obligation de ponctualité”. Maître Metaxas, l’avocat de Soazig, justifie cette démarche : “C’est une obligation basique qui fait partie du cahier des charges de la SNCF depuis un décret de 1983. Nous voulons que la SNCF soit condamnée pour dommage moral et financier”. A la SNCF, on préfère attendre le lancement de la procédure pour communiquer sur le sujet.

Quant à l’Adula, son combat pour un service public de qualité continue. “Nous appelons au boycott des abonnements dès septembre et nous allons remettre au médiateur de la SNCF une vingtaine de dossiers d’usagers pour demander un remboursement des frais occasionnés. Les plus fréquents sont les retenues sur salaires, puis les frais de nourrice. Nous avons une adhérente qui a dû débourser 370 euros de garde d’enfants en juin alors qu’elle en dépense 220 habituellement. Il y a aussi les frais de parcmètre. A 1,50 euro de l’heure, sur une journée votre salaire y passe”, déclare Jean-Pierre Frencel excédé. Il a en effet comptabilisé depuis le début de l’année 1700 mails, 500 appels et 1200 SMS d’usagers en colère. Il note pour conclure que des dysfonctionnements de la sorte concernent bien d’autres lignes.

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