Philippe Meirieu est l’invité de L’Autre Direct pour présenter son nouveau livre, Éduquer après les attentats.
“Il faut prendre la mesure du choc qu’ont représenté ces attentats pour la société française et de ce qui a permis la montée de la radicalisation aujourd’hui. Si le salafisme a pu s’installer dans nos banlieues, c’est parce que les services publics les ont un peu abandonnés et que l’imam salafiste est devenu un peu le recours”, estime Philippe Meirieu au micro de L’Autre Direct.
“La jeunesse est trop souvent laissée à choisir entre la consommation compulsive d’un côté et un radicalisme idéologique de l’autre”
Mais les divisions existaient déjà avant les attentats. Ces événements violents “ont engendré une prise de conscience”, explique le pédagogue : “La république ne peut pas se contenter d’énoncer des valeurs (liberté, égalité, fraternité), il faut aussi qu’elle les transmette. Il faut donc que cette transmission ne soit pas seulement une injonction, mais que la république soit exemplaire pour que les jeunes puissent croire en ces valeurs et qu’elles deviennent un idéal pour cette jeunesse trop souvent laissée à choisir entre la consommation compulsive d’un côté et un radicalisme idéologique de l’autre.”
Selon lui, pour s’en sortir, il faut retrouver “un espace commun” : “L’école doit être le lieu où l’on découvre que nous participons tous à l’humaine condition, que l’autre peut croire différemment, avoir des traditions différentes et que malgré tout il est un humain comme moi, qu’il me ressemble fondamentalement, par ses inquiétudes et ses espérances. Il faut respecter l’humain en soi et dans l’autre contre toutes les barbaries.”
“Il est temps de donner plus et mieux à ceux qui ont le moins”
L’ancien élu EELV au conseil régional craint tout de même “une guerre civile ouverte ou larvée” : “Il y a vingt ans, j’avais écrit un livre intitulé L’École ou la guerre civile, où je mettais en garde contre une école de plus en plus clivée où les inégalités augmentaient massivement. Il est temps aujourd’hui de se mettre au travail pour lutter contre toutes ces formes de communautarisme.”
Concrètement, selon lui, il faudrait rapidement “proportionner la dotation des établissements aux difficultés sociales des élèves. Aujourd’hui, un lycée de centre-ville reçoit beaucoup plus qu’un collège de banlieue. Il est temps de donner plus et mieux à ceux qui ont le moins”. Pour Philippe Meirieu, il faut aussi “renforcer la formation des enseignants qui vont dans ces établissements. Il ne faut plus y envoyer les plus jeunes. Il faut y envoyer des enseignants chevronnés qui veulent y aller et les aider à mener un travail de fond et une pédagogie capable de lutter contre tous les replis sur soi”.
'Retrouver un espace commun', soit, mais pas avec une éducation séparée, autre nom de l'apartheid scolaire, qui est à l'oeuvre en France depuis plusieurs décennies. Ecole publique d'un côté, qui accueille tout le monde sans restriction, et Ecole privée de l'autre, subventionnée par l'Etat, et qui trie ses élèves. Système non seulement injuste mais qui produit de l'incompréhension, puis du ressentiment et parfois de la violence. C'est une division de l'enfance et de la jeunesse intolérable dans une République, déjà condamnée en son temps par Victor Hugo qui refusait que 'deux jeunesses se croisent sans se rencontrer'. Nous y sommes pourtant. La République doit être exemplaire, c'est juste! (Meirieu doit vouloir se faire pardonner sa compromission avec le calamiteux décret Hamon).
Pose toi la question simple si tu as des enfants, les moyens de leur offrir un cadre qui devrait être celui de toutes les écoles , contre des classes qui aujourd'hui accueillent des enfants ne parlant pas ou peu le français, on ne parlera pas du comportement , refus d'obéir, etc que choisirait tu ?. autre regret notoire, la suppression du service national qui mettait tous les individus au même rang. Meirieu veut surtout vendre son bouquin , dire que les enseignants chevronnés doivent être affectés dans les milieux difficiles , qu'il aille en parler aux intéressés , bon courage.