Marine Tondelier, patronne des écologistes, a eu des mots forts ce mercredi matin concernant les tractations au sein des partis politiques de gauche pour désigner le nom du futur Premier ministre. Les députés du Rhône réagissent également à ces tractations en cours depuis le 7 juillet dernier.
"En colère", "écœurée" et "fatiguée". Ce mercredi matin, au micro de France 2, Marine Tondelier, patronne des écologistes a réagi aux tractations qui ont lieu depuis plusieurs jours au sein des différents partis de gauche pour la désignation du futur Premier ministre. Si au sein du Nouveau Front Populaire la France Insoumise et le Parti socialiste, les deux principales forces politiques de gauche, n'ont toujours pas trouvé d'accord, certains députés de gauche commencent à trouver le temps long.
"C'est très difficile à vivre"
"J'avoue être assez en colère par rapport à ce qu'il se passe" débute Boris Tavernier, député de la 2e circonscription du Rhône. L'écologiste qui explique "rejoindre les propos de Marine Tondelier" estime désolant le spectacle donné par le NFP depuis le deuxième tour des législatives. "Il y a une urgence tellement forte sur le terrain, il y a des personnes qui ont de vraies difficultés et à côté de ça on voit cette bataille entre le PS et les Insoumis… c'est très difficile à vivre" selon le député. "L'urgence est tellement forte que ça devrait aller au-delà de notre petite personne. On devrait pouvoir se mettre au travail rapidement", poursuit-il.
A lire aussi : Sandrine Runel (PS) : "C'est une responsabilité historique qui nous est confiée"
"Je trouve que c'est normal que les discussions prennent du temps" témoigne, de son côté Sandrine Runel, députée PS de la 4e circonscription du Rhône, tout en pointant du doigt un problème de méthode : "Dès le début on aurait dû expliquer aux Français qu'on allait prendre notre temps pour désigner un Premier ministre. On aurait jamais dû se lancer à la course au lâchage de nom comme c'est le cas depuis la semaine dernière. C'est délétère pour la gauche" juge-t-elle.
"On s'est tous planté collectivement"
Avant de poursuivre : "On s'est tous planté collectivement sur cette méthode. On a cru qu'en 4 jours on allait pouvoir sortir un nom et un gouvernement et maintenant c'est trop tard on ne peut plus revenir en arrière."
Si les deux députés du Rhône espèrent que l'unité du Nouveau Front Populaire ne sera pas remise en question après ces semaines de remous au sein de la gauche, ils ont conscience que l'image donnée par les différents partis n'est pas bonne. "Une image inquiétante" pour Sandrine Runel. "Un sentiment de honte" pour Boris Tavernier.
Depuis le 7 juillet, le Nouveau Front Populaire, arrivé en tête des législatives anticipées, ne parvient pas à trouver un candidat commun au poste de Premier ministre. Depuis 10 jours, Insoumis et socialistes s'opposent de plus en plus frontalement, suscitant l'ire de leurs partenaires. Lundi, la France Insoumise a annoncé suspendre les discussions concernant le nom du prochain chef du gouvernement. Des discussions qui, de l'aveu même des députés rhodaniens, se feraient de manière très restreinte "entre les responsables de partis". Et qui crisperaient l'ensemble des parlementaires de gauche.
A lire aussi : La députée LFI, Anaïs Belouassa Cherifi mobilisée devant l'Inspection du travail ce jeudi
Si Anaïs Belouassa-Cherifi, députée LFI nouvellement élue de la 1ère circonscription de Lyon, espère pouvoir rapidement sortir de l'impasse, elle dénonce la position d'Emmanuel Macron, qui serait "dangereuse pour la démocratie". "Il va falloir dans les prochains jours qu'on soit très vigilant par rapport à tout ça" explique la députée du Rhône. "Quand Macron dit que personne n'a gagné cette élection, c'est un déni de démocratie. Quand Gabriel Attal, qui est Premier ministre, est élu président du groupe parlementaire, c'est très inquiétant pour la séparation des pouvoirs" appuie-t-elle.
Le président de l'Assemblée Nationale élu à 15h ce jeudi
Gabriel Attal, démissionnaire depuis mardi mais qui reste chargé des affaires courantes, a d'ailleurs promis de proposer prochainement "des rencontres" aux autres groupes politiques pour "avancer vers (un) pacte d'action" en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. En attendant que le Nouveau Front Populaire se mette d'accord sur le nom du Premier ministre, les yeux seront tournés ce jeudi vers le perchoir du palais Bourbon. L'élection de la présidence de l'Assemblée Nationale s'annonce plus que jamais incertaine.
"Il faut qu'on se concentre sur ce travail à l'Assemblée Nationale et qu'on s'assure de remporter la présidence et que tous les postes à responsabilité soient occupés par des gens du NFP" complète Anais Belouassa-Cherifi. "On est tous responsable de cette situation, il y avait tellement d'attente autour de ce Nouveau Front Populaire qu'on se doit de faire les choses bien" conclut Sandrine Runel. Après l'élection du président ou de la présidente de l'Assemblée nationale jeudi, d'autres postes stratégiques du palais Bourbon seront désignés vendredi et samedi. Avant, pour le Nouveau Front Populaire de se pencher de nouveau sur le nom du futur Premier ministre.
Monsieur Attal est dans l'illégalité :
"les affaires courantes" c'est toujours "être au pouvoir". Or on ne peut être au gouvernement et être à l'assemblée nationale. C'est la loi. Et ils continuent à s'en foutre.
Difficile de questionner un.e élu LFI dont la posture outrée sert de cache sexe politique. Et en écoutant leurs logorrhées on comprend mieux pourquoi beaucoup ne vote plus à gauche !