En grève "illimitée", des sapeurs-pompiers se sont introduits dans l'Hôtel de Métropole à Lyon ce mardi matin.
En grève depuis ce mardi 1er octobre, les pompiers de la Métropole de Lyon et du Rhône sont mobilisés auprès des collectivités locales par lesquelles ils se considèrent "invisibilisés". Selon nos informations, sur une centaine de participants à un rassemblement mobile, une quarantaine d'entre eux se sont introduits dans l'Hôtel de Métropole situé dans le 3e arrondissement de Lyon, pour faire entendre leur colère.
Une délégation reçue par la Métropole et par le département
Ils reprochent à la Métropole de Lyon, ainsi qu'au département, la suppression d'une prime de logement "historique de plus de 50 ans" suite à un rapport de la Chambre régionale des comptes publié le 21 juin 2023 indiquant que cette dernière ne repose sur aucun "fondement juridique propre". Une décision que la présidente du SDMIS a justifié dans un courrier qu'elle leur a adressé : "La non-application de cette recommandation est de nature à mettre en cause ma responsabilité pénale et financière ainsi que celles de tout acteur ayant connaissance de cette irrégularité, en vertu des dispositions du code des juridictions financières."
Une délégation a ainsi été reçue par la direction générale de la Métropole de Lyon, indique l'entourage du président écologiste. Selon plusieurs sources, au moins une porte vitrée aurait été dégradée au siège de la collectivité. Une autre source interne évoque par ailleurs des altercations entre des agents et des pompiers. Dans la foulée, ces derniers se sont rendus au département du Rhône, situé dans le même bâtiment que la préfecture. Aucune intrusion n'a cette fois eu lieu et des représentants du mouvement ont là aussi été reçus. Les pompiers ont également été reçus au SDMIS en fin de matinée nous indique un membre du syndicat Sud, et attendent un rendez-vous avec la préfète du Rhône.
Le SDMIS veut poursuivre "la mise en oeuvre du protocole d'accord initié en 2024"
Ce mouvement social des pompiers fait suite par ailleurs à l'absence de prime pour la profession lors des Jeux olympiques de Paris, "malgré des congés annuels réduits pour 1070 sapeurs-pompiers professionnels" déplore le syndicat Sud dans un communiqué. La Métropole de Lyon et la département du Rhône étaient invités par l'Etat à financer à 50 % une prime de 700 €. Mais les collectivités estimaient être dans l'incapacité de réaliser un tel effort sans un appui garanti de l'État. Et le syndicat Sud d'ajouter : "Toutes les promesses de la direction sont maintenant caduques. Ils y avaient pourtant des engagements fermes de leur part d'ouvrir des négociations pour le pouvoir d'achat, les recrutements de jeunes recrues de pompiers et régler les trop nombreux et graves dysfonctionnements opérationnels."
Dans un communiqué diffusé le 30 septembre, la présidente du SDMIS, Zémorda Khelifi assure qu'elle "mesure pleinement les impacts" de la suppression de l'indemnité compensatrice de logement, et dit rester "déterminée à chercher des conditions favorables à la poursuite de la mise en oeuvre du protocole d'accord initié en 2024". Le SDMIS rappelle par ailleurs évoluer dans "un contexte budgétaire tendu", qui concerne l'ensemble des collectivités qui le financent, notamment la Métropole de Lyon qui fait face à une baisse importante des droits de mutation.
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La présidente Zémorda Khelifi s'en remet également à l'Etat, alors que le premier ministre, Michel Barnier a annoncé la reprise du Beauvau de la sécurité civile : "Il est urgent que ce Beauvau puisse aboutir à des propositions fortes de l'Etat", lance-t-elle. Et de conclure : "La présidente du SDMIS reste plus que jamais mobilisée pour porter les nécessaires évolutions de notre modèle de sécurité civile, au plan national, avec les financeurs du SDMIS et les parlementaires du Rhône, qu’elle associe depuis plus de 2 ans à ses démarches auprès de l’Etat."