En grève depuis plus d'un mois, les sapeurs-pompiers du Rhône s'apprêtent à mener une nouvelle action. Ils vont faire le pied de grue pendant plusieurs jours devant l'Hôtel de la Métropole de Lyon.
Après avoir muré l'entrée de l'Etat-Major et tagué leurs véhicules et casernes, les sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône poursuivent leur grève et s'apprêtent à marquer à nouveau les esprits. Dès dimanche soir, ils vont installer "un village, un campement sauvage" au croisement des très fréquentées rues Garibaldi et Paul-Bert, dans le 3e arrondissement de Lyon. Un emplacement stratégique puisque l'hôtel de la Métropole y est situé.
Une mobilisation jours et nuits
"On sera sur les trottoirs en nombre. On va rester jours et nuits sur place, dans nos campements bleu blanc rouge jusqu’à ce que la situation se débloque", affirme Rémy Chabbouh, représentant du syndicat SUD pompiers 69. Concrètement, il espère faire avancer le débat d’orientation budgétaire qui aurait du avoir lieu à cette période à la Métropole mais qui a été repoussé en mars. "Tout est décalé de trois à quatre mois mais nous notre urgence, c’est maintenant", martèle-t-il.
Le syndicaliste appelle les habitants à se joindre à la mobilisation, mais aussi les élus. Certains, de tous bords politiques, auraient d'ailleurs promis aux soldats du feu qu'ils viendraient sur le campement mais Rémy Chabbouh craint que cela ne porte pas ses fruits. "Tout le monde est d’accord pour être d’accord, mais il n'y a rien qui bouge. Si c’est juste de l’affichage, ça ne sert à rien, nous on veut une vraie reconnaissance avec des salaires conséquents et des recrutements", répète-t-il.
"Il manque 157 sapeurs-pompiers dans le Rhône"
Très sollicité pendant les Jeux Olympiques de Paris, les sapeurs-pompiers du Rhône accusent le coup et regrettent que les congés supprimés pour l'occasion n'aient pas été payés de manière plus conséquente. Par ailleurs, ils réclament plus de recrutements alors "qu’il manque 157 sapeurs-pompiers professionnels dans le Rhône selon un rapport de la Chambre régionale des Comptes", rappelle Rémy Chabbouh.
Ces manques de moyens et d'effectifs ne sont pas sans conséquence sur les missions menées par les sapeurs-pompiers. Depuis trois ans, "les délais d’intervention ont pris 2 minutes 45 supplémentaires (en plus des 10 minutes de moyenne) sur l’agglomération lyonnaise, c’est 30% de plus que sur l’échelle nationale". Un temps qui peut pourtant être précieux lors d'un grave accident. C'est pour cette raison que le syndicat Sud a porté plainte pour "mise en danger d’autrui", que ce soit de la population ou des sapeurs-pompiers. Une deuxième plainte pour "entrave à la distribution des secours dans le Rhône" a également été déposée.
La Fête des Lumières touchée par une manifestation ?
Rémy Chabbouh et d'autres membres de l'intersyndicale vont rencontrer le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, à Beauvau, lundi 18 novembre. Une lettre ouverte pour demander à l'Etat "de prendre sa part" lui sera remise à cette occasion.
Si leurs revendications ne sont pas entendues, le syndicat se réserve la possibilité d'organiser une mobilisation pendant la Fête des Lumières. D'autres corporations pourraient se joindre au mouvement.
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Le fric détruit tout chers Pompiers.
Soit vous soutenez une économie postmonétaire, soit vous continuez à être en guerre permanente pour du fric. Car "si le fric existe", il doit toujours "manquer" pour avoir une valeur d'échange. Du fric que chacun émet dès qu'il a une facture à payer, ça n'a jamais fonctionné et ça ne marchera jamais. La monnaie est un outil basé sur la rareté relative. Obligatoirement. D'où le manque permanent et la guerre pour le fric.