La faute à qui ? Probablement au réchauffement climatique.
Ils sont à peine 600 à gambader dans les 1 250 km2 du parc naturel de la Vanoise, en Savoie, et sont les derniers représentants de la population de bouquetins autochtones français. Autrement dit, d'un point de vue génétique (biologie de la conservation), ces bouquetins-là ont un intérêt majeur. Or, depuis le début de l'hiver, principalement en janvier et février derniers, une centaine de cadavres de jeunes mâles parsème les alpages et le relief accidenté du parc. Si celui-ci a été créé en 1963 justement pour protéger cette espèce de chèvres des montagnes aux longues cornes annelées, aujourd'hui, il ne s'agit plus (quoique...) de le protéger contre l'homme, mais plus contre un ennemi contre lequel on ne peut plus rien faire (ou presque) : le réchauffement climatique. Du moins, c'est l'une des hypothèses avancées par la direction du parc national et le laboratoire départemental d'analyses vétérinaires de la Savoie.
Des étés trop secs
"En fait, explique Dominique Gauthier, président du conseil scientifique du parc de la Vanoise, il s'agit d'une thèse universitaire : la modification climatique fait que la ressource alimentaire s'épuise et que les petits n'arrivent pas à se constituer des réserves suffisantes pour l'hiver". Les fameux étés très secs qui se succèdent depuis 2003. Pour Sébastien Bregeon, un agent de terrain du secteur de Modane, qui a fait, le premier, la macabre découverte, il faut prendre l'hypothèse avec des pincettes, tant les paramètres sont nombreux : " les hivers moins longs et moins contraignants favorisent aussi peut-être l'apparition de parasites " évoquant les symptômes, parmi tant d'autres, de kératoconjonctivité (maladie des yeux) chez la plupart des bouquetins morts. Qu'on le veuille ou non, même dans ce cas, on parle encore de changement du climat.