La méthanisation permet de produire du gaz avec huit fois moins d’émissions de CO2 que le gaz d’origine fossile, et en utilisant des déchets. @GRDF
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Environnement : L’énergie du futur sera-t-elle produite avec nos déchets ?

La méthanisation permet de produire du gaz avec huit fois moins d’émissions de CO2 que le gaz d’origine fossile, et en utilisant des déchets. La filière est en pleine croissance près de Lyon. Si elle présente des atouts, des points de controverse demeurent. Explications.

La région Auvergne-Rhône-Alpes comme nouvel eldorado de la production de gaz ? L’idée, étonnante, est en train de faire son chemin dans l’esprit de nos élus politiques, de plus en plus séduits par la méthanisation. Une méthode huit fois moins polluante que le gaz fossile selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), permettant de produire du gaz à partir des déchets de nos fermes, cantines et toilettes.

Concrètement, on introduit des déchets – les intrants – dans une cuve privée d’oxygène, appelée le digesteur. Après quelques semaines de fermentation (environ vingt jours), le biogaz est disponible. Il est ensuite épuré et injecté directement dans le réseau. Ce procédé peut être appliqué avec des intrants agricoles (végétaux, fumier, lisier, déchets alimentaires…) ou bien en station d’épuration des communes récupérant les boues. C’est actuellement le cas pour la station d’épuration de la Feyssine à Villeurbanne.

On est dans un moment où l’on doit regarder tout ce qui existe. La méthanisation peut vraiment s’intégrer dans le mix énergétique de demain”, soutient Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, chargé de l’agriculture. Ce dernier annonce d’ailleurs que l’Union européenne investit à hauteur de 20 millions d’euros dans la région pour développer des installations. Le vice-président à l’énergie de la Métropole de Lyon, Philippe Guelpa-Bonaro, est plus enthousiaste : “C’est clairement une des énergies du futur dans la mesure où elle remplace le gaz fossile. Surtout qu’elle a l’avantage d’être stockable et facilement pilotable.

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Le contexte : depuis 2019, la France s’est engagée dans un objectif ambitieux, zéro émission nette de CO2 d’ici 2050, notamment en passant à 100 % de biogaz. Pour y arriver, la filière du gaz va devoir faire sa révolution via trois leviers : cesser d’importer du gaz naturel d’origine fossile (98 % du gaz en France en 2022), réduire drastiquement les consommations (-35 % environ), produire du gaz renouvelable en masse sur le sol français (0,4 % en 2022). La méthanisation répond à ce troisième point.

Méfiance des défenseurs de l’environnement

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