L’écrivain italien Erri de Luca était mercredi devant le tribunal de Turin. Il était accusé d’incitation au sabotage sur le projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Hier, l’écrivain italien Erri de Luca tentait de défendre sa liberté d’expression devant un tribunal. Dans un entretien avec plusieurs médias italiens en 2013, l’auteur avait déclaré que le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin devait être saboté. Lyon Turin Ferroviaire (LTF), la société franco-italienne en charge de la construction de la ligne, avait alors porté plainte pour incitation au sabotage. Erri de Luca juge notamment le projet dangereux pour l’environnement et inutile.
Devant les juges, l’écrivain a revendiqué son droit à utiliser le mot "saboter" dont, selon lui, le sens ne se résume pas à la détérioration physique.
Soutien des partis opposés à la LGV
Le Parti de gauche et EELV Rhône-Alpes ont apporté leur soutien à Erri de Luca. Les deux partis sont eux-mêmes opposés à ce projet de LGV Lyon-Turin. Ils défendent notamment l’exploitation de la ligne ferroviaire existante mais sous-exploitée, face à un projet qu’ils jugent “pharaonique” sur un plan financier et dangereux d’un point de vue écologique.
Le Parti de gauche de Rhône-Alpes, en affirmant son soutien à l’écrivain italien, déclare qu’"il importe plus que jamais de soutenir les lanceurs d'alerte et toutes celles et ceux qui osent ne pas se taire". EELV, de son côté, a tenu à rappeler "son attachement à la liberté d’expression" et a aussi apporté son soutien à Erri de Luca, qui se retrouve devant la justice “pour avoir dénoncé ce grand projet inutile, pour avoir pris la liberté de “la parole contraire”".
La prochaine audition a été fixée au 16 mars, avec l’audition des premiers témoins.