Au Bouchage, la crue de 1990 et encore dans de nombreuses têtes alors que près de 400 fermes avaient dû être évacuées. (Photo d’archives – mairie du Bouchage)

Et si la plaine du Bouchage arrêtait de sauver Lyon des crues ?

Le décret de 1858 imposant à la plaine du Bouchage de protéger Lyon des crues du Rhône est de plus en plus contesté.

Mi-décembre, face à la menace de crues XXL, la préfecture de région a décidé d’inonder les plaines du Bouchage, dans le nord de l’Isère, afin d’éviter que Lyon ne se retrouve les pieds dans l’eau. Une partie des berges du Rhône étaient déjà devenues impraticables et la décrue ne s’amorçait pas. Ce sont donc des hectares de champs et quelques routes qui ont été submergés à une centaine de kilomètres de Lyon. Un accord existe entre les deux territoires depuis 1858, sous Napoléon III. Il fait de la plaine du Bouchage “le vase d’extension” du Rhône. La vanne qui permet d’éviter au niveau de l’eau de monter dans Lyon est assez rarement actionnée mais, en Isère, un certain ras-le-bol s’installe.

Compensation

En 2020, la maire de la commune du Bouchage avait fait campagne sur ce thème, réclamant un vrai partenariat avec la Métropole de Lyon. Depuis 2014, des élus du territoire aimeraient recevoir une compensation financière. “Nous avons une culture du risque. On sait gérer les crues. Depuis 1858, on connaît notre sort mais cette destinée, si nous l’acceptons, nous considérons qu’elle doit faire preuve d’une réciprocité. J’avais réclamé des mesures compensatoires par courriers, par interpellations dans la presse. Aujourd’hui, je n’ai pas de nouvelles. Il n’y a même pas le début d’un dialogue. Quand nous écrivons à la Métropole ou à la Ville de Lyon, la moindre des choses serait de répondre”, estime Annie Pourtier, maire du Bouchage. L’édile pointe les travaux à réaliser après chaque inondation sur le réseau routier et les contraintes pour les habitants qui doivent surélever leur maison.

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