ET SI VOTRE CONJOINT PIQUAIT VOTRE BOULOT ?

Cette situation romanesque et brutale interroge sur les ressorts psychologiques de l'intéressée : comment peut-on vouloir piquer la place de son conjoint ? Réponse de trois psy lyonnais.

"Dans les années 1500, l'impératrice de Constantinople a fait assassiner son fils pour prendre sa place. Là, c'est plus sympa, Ségolène cherche à assassiner Hollande mais en le faisant passer pour un salaud dans son livre" s'amuse Bruno Décoret, psychologue et conseil dans la relation amoureuse. Pour lui, Ségolène Royal utilise habilement un mélange entre privé et public. "Pour faire un raccourci et être provocateur, je dirais que Ségolène veut lui couper les couilles. D'ailleurs on parle de femme castratrice, je préfère dire casse-couilles. Ségolène est très ambitieuse, ça c'est normal. Ce qui est interrogeant, c'est comment elle utilise le fait d'être la compagne pendant la campagne - quand ça l'arrange - et comment elle le dégage après".
Bruno Décoret voit Ségolène Royal comme une manipulatrice et une calculatrice qui essaie de prendre le pouvoir par tous les moyens. "Ceci dit, je ne crois pas qu'il y ait pathologie là-dedans, mais il y a une ambition nettement supérieure à ce qu'on appelle le "sentiment de proximité" : car elle a aussi beaucoup utilisé ses enfants dans la campagne".

Le neuropsychiatre Jean-Paul Chartier s'amuse aussi d'une "situation qui hante les imaginations". "C'est une histoire de midinettes mais qui fascine. Royal et Hollande disent que ce n'est pas la politique qui a détruit leur couple mais c'est entièrement faux !" Le médecin se hasarde même à un diagnostic : "Ségolène est une hystérique velléitaire. L'hystérie pour moi n'est pas quelque chose de forcément pathologique, ni de de péjoratif : c'est une forte puissance au sens noble, c'est ce qui lui donne cette aura qu'aucun autre socialiste n'a. Ce qui est négatif, c'est le côté velléitaire. Elle lance de nouvelles idées toutes les 5 minutes sans y avoir réfléchi, ce qui donne des choses absurdes.
Quant à vouloir prendre la place de l'ex, contre le pouvoir des hommes et celui de son conjoint, il s'agit là d'une revendication hystérique insurrectionnelle". Pour Jean-Paul Chartier, c'est clair, Ségolène Royal ne s'est présentée à la présidentielle que pour "faire la peau de son mec".

La psychologue Marie Arnaud, agrégée de l'Université comme Bruno Décoret, n'est pas du tout d'accord. Il se trouve qu'elle connait un peu Ségolène mais de toute façon, elle ne se sent pas le droit d'extrapoler parce que Ségolène et Hollande ne sont pas ses "patients". Ceci dit, la psychanalyste lyonnaise entrevoit bien un règlement de compte entre les deux personnages... mais "dans l'autre sens". Pour elle, c'est Hollande qui a mal accepté qu'elle prenne plus d'ampleur médiatique que lui et qui, serait peut-être allé voir ailleurs du fait de cette infériorisation, "une histoire classique entre hommes et femmes après deux millénaires de domination masculine". "Oui, Ségolène veut prendre la place de Premier secrétaire. De là à dire qu'elle veut prendre sa place, qui peut le dire ? On est dans l'erreur quand on mélange les deux".
Toujours est-il qu'en ces lendemains de présidentielle, le socialisme navigue en des eaux bien irrationnelles...

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