Cet automne, ils avaient annoncé partir chacun de leur côté. Aux premiers jours du printemps, Étienne Blanc et Pascal Blache ont scellé une alliance, anticipant de plusieurs mois un rapprochement qu'ils savaient inéluctable et accéléré pour des raisons d'étiquette.
Ils s'étaient lancés dans la course en même temps, à l'automne 2018 et à deux jours d'intervalle. Étienne Blanc et Pascal Blache se sont rejoints mardi soir. Ou plutôt, le maire divers droite du 6e arrondissement a retiré sa candidature aux municipales de 2020 au profit du premier vice-président du conseil régional. La surprise réside surtout dans le timing. Les deux candidats de droite n'avaient, en effet, jamais caché que leurs démarches avaient vocation à se jumeler dans un avenir proche. Mais c'est plutôt vers la rentrée 2019 que leur union était programmée. Les deux élus ont pris tout le monde de court et conclu une alliance ce mardi. Elle intervient au lendemain d'une visite de Xavier Bertrand à Lyon à l'invitation de Pascal Blache. Un déplacement du président de la région Hauts de France que l'entourage de Laurent Wauquiez avait perçu comme une sorte de déclaration de guerre. Les deux présidents de région sont en concurrence pour porter les couleurs de la droite à l'élection présidentielle de 2022. Pascal Blache a donc voulu clarifier au plus vite sa position. "La venue de Xavier Bertrand a accéléré le calendrier. Au niveau national a été vue comme une agression envers Laurent Wauquiez alors que nous cherchons à rassembler et pas à diviser", soutient-on dans l'entourage du maire du 6e.
Le poids de l'étiquette
De l'accord scellé ce mardi soir, Pascal Blache retient d'ailleurs que la liste sur laquelle ils figureront l'étiquette des Républicains sera absente : "nous allons porter un projet sans étiquettes politique". Paradoxalement, six mois après s'être lancé, Pascal Blache abdique aussi en raison de ce statut d'indépendant qu'il revendique : "cette alliance me permet de m'adosser à une structure même si nous n'aurons pas l'étiquette Les Républicains. Tout seul avec l'association Nouveau cap Lyon métropole (NCLM), je ne voyais pas comment faire la campagne. J'ai un métier et cette aventure demande des moyens et de l'énergie".
Opposition unie et majorité divisée
Leur union se veut donc gagnante pour les deux. Pascal Blache a obtenu les gages qu'il demandait : l'assurance d'être tête de liste dans le 6e arrondissement ainsi que sur sa circonscription métropolitaine. "Étienne Blanc confirme que sa campagne prend et que l'union est possible à droite. Il est en train de mettre fin à des décennies de division de la droite", se réjouit Alexandre Vincendet, président de la fédération LR du Rhône. "Être unis longtemps à l'avance va nous permettre de préparer une alternance qui est envisageable", note Stéphane Guilland, président du groupe LR au conseil municipal. L'alliance conclue entre Pascal Blache et Étienne Blanc se veut aussi une démonstration d'unité au moment où l'actuelle majorité municipale affiche chaque jour ses divisions entre partisans de Gérard Collomb et de David Kimelfeld.