Cette semaine, l'Olympique lyonnais en partenariat avec le Crous s'est mobilisé pour venir en aide aux étudiants de la Métropole de Lyon. Le directeur général du Crous de Lyon, Christian Chazal revient pour lyoncapitale.fr sur les difficultés traversées par le monde étudiant depuis le début de la crise sanitaire.
Lyon Capitale : Parlez-nous de cette opération, en partenariat avec l'OL, de distribution de repas gratuits pour les étudiants?
Christian Chazal (Crous de Lyon) : Au départ, c'est une idée de l'Olympique lyonnais sur laquelle, on a rebondi avec beaucoup de plaisir et d'intérêt. D'abord parce que l'OL a une image positive et dynamique, le club plaît beaucoup aux jeunes, ensuite car en tant que directeur du Crous, j'ai pu vivre en temps réel, la détresse d'un certain nombre d'étudiants qui ont été condamnés à être confinés dans leur studio ou leur chambre pendant de longs mois. Je sais combien pour eux, cette absence de lien social est extrêmement difficile. De pouvoir leur proposer, au-delà même du repas gratuit, une rencontre dans une ambiance assez sympathique, cela permet de créer un contexte de convivialité. C'est très important. Cette semaine, il y a eu trois séquences : une à la résidence Allix (Lyon 5e), au restaurant des Quais (Lyon 7e) puis à la Doua (Villeurbanne). Au sein du Crous, on voulait apporter notre pierre à l'édifice
Lors de ces distributions, on a vu des jeunes heureux de pouvoir échanger et partager entre eux ...
Cette initiative a du sens car nos étudiants souffrent de l'absence de lien social. L'Olympique lyonnais maîtrise l'événementiel à merveille, ils ont même pensé à diffuser de la musique appréciée par les jeunes (sourire). L'OL a également offert des places de matches et, chose importante, il a proposé des jobs car il ne faut pas oublier que l’écosystème des jobs étudiants a été détruit. Et cela a des conséquences dramatiques.
De manière plus globale, quelles sont les aides apportées aux étudiants par le Crous de Lyon ?
L'Institution a mis en place des choses fortes comme le repas à 1 euro, c'est quelque chose qui est plébiscitée et joue un rôle primordial par rapport au problème de précarité des étudiants. Nous intervenons beaucoup sur des aides financières directes pour des étudiants boursiers ou non boursiers. Nous avons distribué plus de 5 millions d'euros d'aides d'urgence.
Et puis, à travers notre partenaire apsytude, nous apportons un soutien psychologique à tous les étudiants qui ont en besoin. Notre hantise, c'est le suicide. Nous avons eu 1 suicide en décembre dernier et 2 tentatives de suicide en janvier. C'est quelque chose qui m'obsède en tant que directeur du Crous car je sais que cette fragilité peut provoquer des drames.
"Notre hantise, c'est le suicide" Le nouveau monde, quoi !