Aujourd'hui, le recteur d'Académie, accompagné par les trois inspecteurs de l'Académie de Lyon, a révélé les résultats des évaluations de CM2 qui se sont déroulées en entre le 19 et le 23 janvier dans les écoles du Rhône, de l'Ain et de la Loire. Les nouvelles évaluations de CM2 font partie du troisième volet de la réforme Darcos: les nouveaux dispositifs d'évaluation. Les deux premiers étant les nouveaux programmes et les nouveaux dispositifs d'aide. Tout cela ayant le bel et ambitieux objectif de réduire l'échec scolaire. Un objectif chiffré bien sûr: diviser par deux les élèves en difficulté en quatre ans.
L'Académie de Lyon, bonne élève
'Des résultats globalement satisfaisants, indique Roland Debbasch, semblables aux résultats nationaux, voire meilleurs': dans l'Académie de Lyon, 79% des élèves de CM2 ont des bons, voire très bons acquis en français et 68% en maths. Mais les chiffres montrent aussi qu'environ 6000 élèves de CM2 sont en difficulté, ou en échec scolaire. Roland Debbasch ajoute que ces évaluations 'vont permettre de dresser un profil de l'élève. Et pour le déterminer, nous nous sommes servis de 10 indicateurs.' 5 indicateurs pour le français, 5 pour les maths. Et oui, le bilan de compétence, ça commence déjà au CM2!
Une fois que tout le monde respire parce que les résultats ne sont pas exécrables, il s'agit de savoir que faire avec ceux qui ont des difficultés. Roland Debbasch affirme que ces évaluations vont permettre de 'donner un contenu pertinent aux aides'. Pourtant, malgré la mise en place d'aide individualisée et de stages gratuits de remise à niveau, qui ont un succès tout relatif (6,5% d'inscrits en CM1 et CM2 pour les vacances de printemps), on peut se poser des questions sur les possibilités pédagogiques et financières dont disposent les enseignants pour élever le niveau.
Des évaluations au coeur de la controverse sur la réforme Darcos
Ce sont justement des inquiétudes liées au flou sur les moyens, liées à la réduction des postes, à la suppression des Rased, à l'éventuelle mise en concurrence des écoles, qui ont conduit des enseignants à refuser de rendre les évaluations de CM2. Malgré l'appât des 400 euros de prime pour ceux qui ont fait passer les tests, 25% des évaluations ne sont pas remontées à l'Inspection Académique. La rétention d'évaluation, c'est entre autres un moyen de pression des enseignants 'désobéisseurs' pour dénoncer les mesures de leur ministre.
Pour couper court à la polémique, Roland Debbasch se contente de répéter qu' 'il ne s'agit que d'une part infime des écoles qui n'ont pas fait remonter les évaluations ou ont renvoyé des évaluations incomplètes.' Il continue dans la même veine: 'ces évaluations ne sont pas des évaluations diagnostic et ne vont pas mettre en concurrence les écoles, contrairement à ce qui se dit.' Sans broncher, il conclut avec sa solution pour l'enseignement : 'adapter la pédagogie au quotidien et ajuster sa démarche'. Un peu léger, non?
Marine Badoux
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