Le service Education de la Ville de Lyon a rendu sa copie mercredi au maire. Nous en publions les grandes lignes ce vendredi. Gérard Collomb dira s’il le valide d’ici aux vacances de printemps, qui débutent le 26 avril.
Il va devoir aller vite. Alors que les directeurs des écoles élémentaires et maternelles de la ville reçoivent déjà les premières inscriptions pour la rentrée 2014, ils sont bien en peine de dire aux parents si leurs enfants auront classe ou pas le mercredi l'année prochaine. Selon nos informations, le maire doit se prononcer avant les vacances de printemps sur le sujet, c'est-à-dire avant vendredi soir prochain.
Les services de la Ville travaillent depuis plusieurs mois sur le projet, dans le secret des dieux. Mercredi, ils ont présenté leur projet aux nouveaux adjoints à la petite enfance et aux directeurs des services des mairies d'arrondissement.
Mercredi matin travaillé, mais sans cantine
Selon leur projet, la journée de classe débuterait l'année prochaine à 8h30 dans toutes les écoles publiques de Lyon et se poursuivrait jusqu'à 12h, avec une pause-déjeuner de 12h à 14h. L'après-midi, les élèves auraient classe jusqu'à 15h45. Le mercredi matin serait travaillé, avec une incertitude cependant sur les horaires, soit 8h30-11h30, soit 9h-12h. Aucun service de cantine ne serait proposé le mercredi midi, sauf peut-être pour les enfants inscrits aux Mercredis de Lyon.
Concernant les activités périscolaires, elles débuteraient à 15h45 tous les après-midi sauf le mercredi, pour se poursuivre jusqu'à 16h30 ou 17h30 en fonction du choix des familles. Une participation financière serait demandée aux familles, de l'ordre de 10 à 20 euros par an, en fonction du revenu du foyer.
45 à 55 % de l’animation des temps périscolaires délégué
Pour encadrer ces activités périscolaires, la Ville prévoit de recruter des animateurs petite enfance, des titulaires du Bafa, via les centres de loisirs et MJC de la ville, quelques associations historiques dans les quartiers, comme la Maison de l'enfance et de la jeunesse (MEJ, à la Croix-Rousse), seront mises à contribution. 45 à 55 % de l'animation des temps périscolaires pourrait leur être délégué à partir de l'année prochaine. Pour le reste, la Ville prévoit de demander aux Atsem et aux professeurs des écoles de participer, sur la base du volontariat.
Dans le cadre de ce projet, la Ville prévoit de recruter une centaine de directeurs d'accueil de loisir périscolaire, des équivalents temps plein chargés de gérer et d'encadrer les personnels et les structures, ils serviront aussi d'interface aux parents et aux élus pour la gestion des temps périscolaires à Lyon. Le service Education de la Ville de Lyon subira lui une totale refonte, il sera territorialisé à la rentrée prochaine.
N'y aurait 'il pas une coquille sur le mercredi matin ? en effet pour arriver à 24 h d'enseignement avec les horaires données des autres jours , il faut 3 h de temps scolaire sur cette matinée la , donc 08 h 30 11h 30 ou 09h 12 h
Encore un exemple qui prouve que l'état se décharge sur les collectivités territoriales, financièrement entre autres, sans compensation pécuniaire évidemment. + le recrutement de la hiérarchie pour mettre en place ce dispositif !! Et il faut réduire les dépenses ? comment fait-on ? Qu'est-ce que ce volontariat des enseignants ? Pour du soutien scolaire ? volontaire désigné ? Rémunéré ? Encore plein de questions se posent…
La Ville de Lyon est en passe de retenir le projet que j'ai transmis au Directeur académique et à Collomb en octobre dernier. A savoir, confier les élèves jusqu'à 16h30 aux enseignants (volontaires)! Ceux-ci seront payés en heures supplémentaires. Ainsi la sécurité et la continuité pédagogique de la prise en charge des enfants seront assurés, cela devrait rassurer à la fois les parents et les maîtres qui ne veulent pas abandonner leur classe dès 15h45.
De surcroît, cette solution ne coûte pas un centime de plus qu'une intervention extérieure (le taux d'encadrement varie du simple au double). La Mairie et les maîtres y gagnent... Les enseignants, à partir de 15h45, pourront donc lever le pied, pour du soutien ou des activités moins liées au programme... On peut leur faire confiance. Et à partir de 16h30, heure de la sortie générale, comme aujourd'hui (obligation), les associations prendront le relais pour certains élèves. C'est bien,non?
L'idée est que la salle de classe doit rester pour les enseignants (qui le souhaitent) un lieu sacré! Une instance en retrait, libérée de tous les déterminismes et pressions extérieures, où l'apprentissage de la vie y trouve les meilleures conditions de réalisation. Le danger de cette réforme est la confusion. Et les enfants, notamment les plus fragiles, pourraient en pâtir. Avec ces précautions, on évite cet écueil.
Bref, cette organisation permet de sortir par le haut d'une crise qui pourrait dévaster notre école qui devrait être le temple de la raison et qui devient la maison des fous... Et dans un cadre réglementaire! (à défaut, c'est stérile). En résumé: volontariat des enseignants, continuité pédagogique entre deux moments de l'après-midi (avant et après 15h45), jusqu'à 16h30. Des parents et des enseignants rassurés, des enfants bien encadrés, la mission de l'école préservée. Vive la République!
Pas d'autres commentaires? Alors je poursuis ma propagande. Il y a 40 ans, le nombre d'heures de classe était supérieur de 36% à celui d'aujourd'hui. De plus, il y avait bien moins de choses inutiles dans les programmes et la pédagogie n'était pas aléatoire, comme aujourd'hui... Tout ceci explique la descente vertigineuses dans les classements internationaux. On ne peut pas faire mieux d'école avec toujours moins d'école. Le problème est que la réforme actuelle ne va pas au bout de sa logique.
Il faut donc plus de temps pour les apprentissages et la réforme n'en donne pas une minute de plus. Elle s'égare dans des considérations indémontrables (comme la fatigabilité des enfants, alors que l'on rajoute des activités...), ou alors elle fait le contraire de ce qu'avancent les chronobiologistes (on est plus réceptif après la digestion...comme aurait dit ma grand-mère, et c'est l'heure à laquelle on arrête l'école...). L'irrationalité règne donc sur l'école...
Et aujourd'hui, après avoir voulu satisfaire tout le monde, on ne satisfait plus personne. Et si je soutiens Valls depuis 2002..., celui-ci doit composer avec un Hamon qui récite un catéchisme invertébré... Mais il faut avancer avec la Loi du moment... Ma proposition de confier aux enseignants la gestion d'un temps supplémentaire permettra de sauver quelques meubles. En attendant mieux.
Une illustration? En 2008, lorsque Sarkozy, 'l'enfant barbare' (Bayrou), a offert trois semaines de vacances supplémentaires aux enseignants (72h d'apprentissage en moins, 12 journées), j'ai écrit une lettre à mes supérieurs pour dénoncer cette mesure. Et Antoine Prost, l'historien, a écrit un texte intitulé: 'un Munich pédagogique'. Et tout cela, dans le silence assourdissant des moins-disants culturels et de tous les syndicats enseignants. Pourtant, un cadeau empoisonné se refuse.
Oups! Mieux-disants, pas moins-disants...
Un autre exemple? Comme la fièvre est mauvaise, on jette le thermomètre. Aujourd'hui, il n'y a plus aucune évaluation nationale durant toute la scolarité obligatoire (CE2 et 6ème puis CE1 et CM2, et le brevet repose essentiellement sur un contrôle continu, les notes de la partie examen national ne sont surtout pas publiées, elles sont trop éloignées du contrôle continu: on ment aux enfants.)! Notre école avance donc dans le brouillard. Mais d'autres se chargent de l'évaluer (PISA,PIRLS)...
Effectivement ça sent la propagande : - ce n'est pas le nombre d'heures de cours qu'il faut augmenter, mais leur qualité. Donner les moyens aux enseignants de faire correctement leur boulot serait bien plus productif que de rajouter des heures pour faire de la garderie. - les évaluations nationales n'étaient ni très pertinentes ni utiles, et prenaient un temps considérable pour des infos discutables. Quant aux Pisa, il y aurait bcp à dire sur leur analyse sommaire !
Foetusman! Il n'est pas question dans mon esprit de confier un temps de garderie aux enseignants mais d'utiliser ce moment (de 15h45 à 16h30) pour parfaire les apprentissages, avec, le cas échéant, une approche différente. Qui peut croire que l'on peut installer une animation extérieure de qualité sur une durée si courte? Quant aux évaluations, entre rien du tout et une procédure à valeur indicative, certes lourde et imparfaite, il est raisonnable de ne pas choisir la politique du pire!
Le décrochage des élèves français par rapport aux autres élèves de l'OCDE est incontestable. Les nantis peuvent s'en accomoder, et encore, pour combien de temps? Parce que le développement d'une nation est corrélée à la valeur de son école. Si vous vous résolvez à voir la France devenir au mieux un grand parc d'attraction, au pire un pays d'esclaves aux ordres des nouveux riches de la planète, c'est votre droit. Nous vivons dans un monde ouvert, et tant mieux, pas dans un monde de bisounours!