Illustration fait-divers

Explosions, affrontements, incendies : nuit de calvaire à Lyon

Après plus d'un mois marqué par de nombreuses détonations durant les nuits, cette soirée du 14 juillet s'est transformée en calvaire dans plusieurs villes de l'agglomération.

Depuis le déconfinement, de nombreuses détonations à cause de pétards ou tirs de mortiers sont entendues dans plusieurs villes de l'agglomération de Lyon. Mais ce problème de tranquillité récurent a franchi un nouveau cap durant les nuits du 13 au 14 juillet et du 14 et 15 juillet. L'arrêté préfectoral interdisant de vendre ou de posséder des pétards et feux d'artifice sur la voie publique entre le 11 et 15 juillet n'a pas changé la donne.

Rares sont les habitants de l'agglomération de Lyon à avoir pu dormir sans être réveillés par les détonations durant la dernière nuit. Que ce soit dans le centre de Lyon, notamment le 3e et 8e arrondissements, les berges ou Confluence, de nombreux feux d'artifice amateurs ont été tirés. Certains groupes de jeunes s'en sont pris au mobilier urbain, bacs à verre, voire voitures dont on ignore le nombre incendié.

Le constat est identique dans la première et la deuxième couronne. "On a même vu des enfants de moins de dix ans allumer des pétards qui pouvaient leur arracher les mains dans des quartiers bourgeois", confie un policier à Lyon Capitale. À Bron, Rillieux, Villeurbanne ou dans le 9e arrondissement de Lyon, des affrontements ont été relevés avec parfois intervention de la police qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes lorsqu'elle était ciblée par des jets de projectile.

Ce mercredi matin, à l'image d'autres jours marqués par la multiplication des détonations, l’extrême facilité pour acheter des pétards, mortiers ou feux d'artifice interroge. Début juillet, la maire de Vénissieux, Michèle Picard avait adressé un courrier au Premier ministre lui demandant "d’interdire la vente de ces articles aux personnes qui n’ont aucune compétence professionnelle (ni certificat de qualification ni agrément préfectoral) dans le domaine de la pyrotechnie", espérant une mesure qui permettrait de limiter la possibilité d'achat en ligne. Il suffit encore de quelques clics pour trouver un mortier d'artifice avec une dizaine de munitions pour moins d'une soixantaine d'euros. "Il crame de l'argent et notre temps avec la bénédiction de certains parents qui n'y voient pas le mal", confie amer un policier.

Face à une tendance qui est apparue bien avant la nuit du 14 juillet, une interrogation demeure : ces détonations vont-elles continuer durant tout l'été ?

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