Ils ont été expulsés d'une école désaffectée dans le quartier Montplaisir le 17 juillet dernier. 57 personnes avaient alors accepté de rentrer en Roumanie avec l'aide de l'Agence Nationale de l'Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM). Les autres ont refusé. Depuis, deux sont déjà revenus à Saint Etienne et sont installés place Jean Jaurès. On se souvient que lorsque 300 Roms avaient été expulsés d'un bidonville de Vénissieux en août 2007, beaucoup avait accepté de rentrer en Roumanie pour revenir quelques jours plus tard dans la région lyonnaise. Pour Georges Ginther, de l'association Solidarités Roms, " les expulsions de Roms vers la Roumanie sont un bon moyen pour alimenter les quotas imposés aux préfectures par Hortefeux ". Tous les Roms expulsés de l'école Montplaisir étaient en situation régulière selon le cabinet du préfet. Depuis le 1er janvier 2007, les Roms sont citoyens de l'Union Européenne en tant que ressortissants roumains. Ceux qui ont accepté de partir l'ont donc fait dans le cadre de départs volontaires et humanitaires mais sont quand même pris en compte par la " politique du chiffre " menée par Brice Hortefeux. Pour le maire de Saint Etienne, Maurice Vincent (PS), il y avait urgence à expulser les Roms qui occupaient l'école Montplaisir depuis deux ans, même s'il admet des " erreurs " dans la gestion de cette expulsion. (Voir la vidéo).
Selon le maire, la sécurité du squat n'était plus garantie puisqu'un risque d'incendie menaçait l'école. Le feu y a d'ailleurs été mis après l'expulsion pour éviter justement le retour d'une occupation sauvage. Les affaires de certaines familles Roms ont été saccagés dans l'incendie, ce qui a donné à l'expulsion une coloration plus brutale. Les associations se sont alors émues de ce " saccage " et ont accusé le maire de Saint Etienne de faire le jeu de la politique d'immigration de la droite.
Le collectif d'association qui soutien les Roms a lancé un grand appel à la solidarité dans la région afin de trouver des solutions d'hébergement pour les familles installées dans le centre ville. La ville de Saint Chamond a d'ores et déjà proposé un logement pour cinq personnes. Firminy aurait également offert son aide. Un particulier a même promis de mettre à disposition un local aménagé. Les associations avaient refusé un terrain viabilisé avec eau courante, électricité et un bloc chimique pour les sanitaires proposé par la ville de Saint Etienne. Pour Georges Ginther, " la proposition de la mairie débouchait inévitablement sur un bidonville Roms à Saint Etienne. C'était un piège. Ce qu'il faut, c'est des solutions d'hébergement durable ". Les familles s'apprêtent à passer ce soir leur 9ème nuit sur la Place Jean Jaurès.
Texte : Slim Mazni
Vidéo : Gaétan Mathieu
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