Quelques jours après l'expulsion de près de 170 personnes sans-abri d'un gymnase à Lyon, le collectif Jamais sans toit évoque une "défaite morale".
Vendredi 3 mai, la Ville de Lyon a ordonné l'expulsion de près de 170 personnes ayant trouvé refuge dans le gymnase Dargent expliquant qu'elle ne peut "accepter que des bâtiments publics soient utilisés sans autorisation au détriment des usagers".
"Que reste-t-il des engagements que le maire de Lyon a pris devant les Lyonnais"
Dans un collectif diffusé ce mercredi, le collectif Jamais sans toit, "condamne avec la plus grande fermeté l’expulsion", indiquant que "toutes les explications du monde ne justifient pas qu’une municipalité qui prétend porter des valeurs humanistes fasse le choix de demander à l’Etat le concours de la force publique pour remettre à la rue en pleine nuit des femmes et des enfants".
"La défaite morale se double ici d’une faute politique. Que reste-t-il des engagements que le maire de Lyon a pris devant les Lyonnais, les associations et les collectifs de défense de droit au logement et des droits de l’enfant ? En la matière, on ne peut pas se payer de mots sauf à affaiblir grandement l’autorité de la parole publique", poursuit le collectif.
Jamais sans toit invitent la Ville et la Métropole de Lyon à travailler en partenariat avec la préfecture du Rhône et rappelle que "depuis la fin de la période d’urgence sanitaire, le nombre de familles sans solution d’hébergement a explosé. En deux ans, il a été multiplié par 3 dans la métropole et par 5 dans la seule Ville de Lyon".