Le préfet avait interdit les manifestations de l'extrême-droite comme de l'extrême-gauche ce samedi. Mais les militants se sont tout de même retrouvés dans le Vieux-Lyon et place Bellecour.
Le dispositif policiers paraissait important, voire disproportionné, ce samedi à Lyon pour encadrer les manifestations d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Des manifestations interdites par le préfet. Une dizaine de fourgons de CRS ainsi que des policiers à moto étaient présents au Sud de la place Bellecour, où se sont rassemblés une cinquantaine de militants d'extrême-gauche en début d'après-midi. Leur but, manifester leur opposition à la manifestation de l'extrême-drpoite. Un dispositif similaire était présent place Saint-Jean un peu plus tôt pour contenir l'extrême-droite. "A partir du moment où extrême-droite et extrême-gauche sont susceptibles de se rencontrer, nous devons être nombreux, nous confie un CRS sur le terrain. D'autant que ces manifestations n'ont pas été autorisées, on ne sait donc pas combien ils sont."
Le Gud chassé de Saint-Jean
La manifestation du Gud avait pour objectif de promouvoir le "Bastion social". Ce local ouvert au printemps rue Port du Temple devait venir en aide aux "Français démunis", mais n'a finalement accueilli personne en trois semaines d'existence. Depuis la rentrée les militants d'extrême-droite ont repris leur communication intensive à ce sujet. Communication qui devait trouver son apogée ce samedi, initialement place Carnot.
Leur rassemblement interdit, les membres du Gud se sont réunis au Pavillon noir, leur local de la rue des Farges avant de descendre dans le Vieux-Lyon, que l'extrême-droite locale revendique comme son fief. "Nous nous sommes réunis place Saint-Jean mais de très nombreux CRS et policiers en civils étaient présents pour nous contrôler", raconte Steven Bissuel, chef de file du Gud à Lyon. "Un équipage était bien présent dans le Vieux-Lyon", nous confirme un CRS.
Un cinquantaine d'antifas place Bellecour
"Lyon antifa", "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos" ou encore "Siamo tutti antifascisti", pouvait-on entendre peu avant 15 heures de l'autre côté de la Saône, au rassemblement antifasciste. L'appel a été relayé par plusieurs réseaux antifas en ligne. Des réseaux auxquels n'appartenaient pas forcément les personnes présentes à l'entrée de la rue Victor Hugo ce samedi. "Je suis venu de moi-même pour prendre part à la contre-manifestation", souffle ainsi un militant.
Le début de la rue Victor-Hugo a été bloqué par deux cordons de CRS. Les badauds intrigués ont été déviés par les rues adjacentes. Quelques face-à-face tendus, charges et interpellations des CRS pour qui l'après-midi s'annonçait encore longue tant les militants des deux bords semblaient déterminés. "La journée n'est pas finie", glissait Steven Bissuel, d'un air de défi, en début d'après midi.
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