Face à la corruption, au clientélisme et à l'omerta liée au crime organisé, le docteur en science politique et spécialiste de la mafia, Fabrice Rizzoli, plaide pour impliquer les citoyens afin de faire changer les mentalités.
Transformer les terres de la mafia en domaine viticole pour lutter contre la grande criminalité. Une idée qui peut paraître utopique, mais qui s'applique en Italie depuis 1995. En Sicile ou en Calabre, l'association Libera Terra oeuvre dans l'installation de coopératives agricoles afin de développer une économie légale sur les terres confisquées à la mafia. "Pour changer les mentalités, il faut un modèle gagnant. Et ce modèle gagnant consiste à récupérer les biens de la prédation pour les donner aux citoyens". Pour l'enseignant chercheur en science politique, Fabrice Rizzoli, la France aurait grand intérêt à s'inspirer de son voisin. "Il faut que l'appartement de Claude Guéant soit mis à disposition de la lutte anti corruption Anticor ou que les maisons de Patrick Balkany, lorsqu'elles seront saisies définitivement, deviennent des centres d'apprentissage. Finalement, la corruption, l'omerta dans les quartiers ou le clientélisme ne sont pas que des problèmes de loi stricto sensu. Ce sont des habitudes, un problème culturel contre lequel le citoyen doit être impliqué afin que les mentalités changent", explique-t-il dans l'émission l'Autre Direct, en marge de la 3e édition du salon des livres et de l'alerte.
Le relais de la police peut être le citoyen comme acteur et non comme simple spectateur. Il est vrai aussi que depuis la dernière guerre le mot collaboration a une connotation très négative !