Fabrice Matteucci
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Fabrice Matteucci (PS): "le nouveau front populaire ce n'est pas l'extrême gauche"

Fabrice Matteucci, secrétaire fédéral du PS du Rhône et candidat dans la 5e circonscription, est l'invité de 6 minutes chrono.

Comme en 2022, Fabrice Matteucci, candidat de l'union de la gauche, sera présent au second tour dans la 5e circonscritpion du Rhône. Mais il ne sera pas le 7 juillet opposé à Blandine Brocard dans un duel. Le Rassemblement national s'est aussi qualifié. Un deuxième tour que le candidat du Nouveau front populaire aborde en ballottage défavorable et sans réserve de voix. "Quand on part, on se dit qu'on peut éventuellement peut-être pas l'inverser mais au moins y participer au cours de l'histoire, oui ces reports de voix existent, en tous cas essayer aussi de mobiliser ceux qui se sont encore abstenus, les quelques personnes qui se sont abstenues et puis faire comprendre que par rapport à la politique ce que je vous disais d'Emmanuel Macron, le programme du nouveau front populaire pour la cinquième circonscription n'est pas un danger en soi".

Le patron des socialiste du Rhône ne désespère pas, malgré les résultats du premier tour, d'empêcher le Rassemblement national d'obtenir la majorité absolue le 7 juillet : "les résultats pour l'instant, et notamment les projections de sièges montrent qu'ils ont une majorité quand même présente. L'idée c'est qu'ils n'aient pas la majorité absolue, donc nous, tout le travail qu'on doit faire sur le deuxième tour, c'est faire en sorte d'envoyer le moins possible de députés à l'Assemblée nationale, et le plus possible de députés du nouveau front populaire".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Fabrice Matteucci

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitael. On continue de s'intéresser cette semaine aux élections législatives, on va débriefer le premier tour et se projeter vers le second tour. Aujourd'hui, nous accueillons Fabrice Matteucci. Vous êtes secrétaire fédérale du parti socialiste du Rhône, vous étiez aussi candidat dans la cinquième circonscription du Rhône, celle de Caluire-et-Cuire, des Monts d'or et du Val-de-Saône. vous êtes qualifié pour le second tour, vous vous maintenez pour le second tour. On viendra au local après, mais je voulais avoir votre avis sur ce scrutin au niveau Le front de gauche, on voit que ça a marché un peu mieux que la NUPES, notamment en termes de volume de voix, peut-être plus qu'en pourcentage. Vous n'êtes pas si loin du Rassemblement national, au dernier des comptes, vous n'êtes qu'à un point. Et pourtant, quand on regarde les projections en termes de sièges, il y a un abîme entre vous et eux. Comment vous expliquez que le front populaire marche, mais ne transforme pas l'essai ?


Écoutez, je crois qu'on va transformer l'essai sur le deuxième tour. Là, il y a des résultats qui sont tombés. Ce qu'on peut quand même souligner, c'est à la fois finalement quand même cette forte participation, parce qu'on ne peut pas l'enlever, même si les résultats ne sont pas nécessairement ceux qu'on souhaite toujours.


Mais il y a un côté inédit, puisqu'on avait l'habitude, en sciences politiques, on disait toujours, quand il y a des élections avec peu de participation, l'ERN est très Là, les gens sont allés voter aussi massivement pour le Rassemblement national. Le sursaut de participation leur a aussi profité...


Il a profité à tous les partis, et notamment aux blocs, donc au Rassemblement national, mais aussi au nouveau front populaire. Et la dynamique qui existe, et l'écart qui est relativement faible au niveau national, montre qu'en fait, le programme qu'on porte n'est pas un programme aussi dangereux qu'on souhaite le présenter, et ce n'est pas aussi extrémiste que ça. Et je crois que c'est ça qui est important, et que les Français ont compris, et notamment les habitants du Rhône, ils ont compris que le programme porté par le nouveau front populaire, c'est un programme d'avenir, un programme de progrès, et un programme qui pense à eux.


Mais là, quand vous vous projetez sur le deuxième tour, vous dites, le front populaire doit être la première force d'opposition au Rassemblement national, ou le front populaire a encore une chance de gagner ces législatives ?


J'espère qu'on a une chance, je regarde plutôt les choses comme ça, et c'est vrai que les résultats pour l'instant, et notamment les projections de sièges montrent qu'ils ont une majorité quand même présente. L'idée c'est qu'ils n'aient pas la majorité absolue, donc nous, tout le travail qu'on doit faire sur le deuxième tour, c'est faire en sorte d'envoyer le moins possible de députés à l'Assemblée nationale, et le plus possible de députés du nouveau front populaire.

Vous croyez encore dans les fronts républicains ?

Écoutez, on voit qu'ils sont à géométrie variable, moi ce que je constate, c'est qu'il y en a qui sont vraiment sur le front républicain et qui se sont désistés au niveau de renaissance. On l'a vu dans le Rhône, avec Sarah Ntanzili notamment, nous on va faire la même chose en fait, et on fait la même chose sur des circonscriptions, dans la 10e circonscription et dans la 9e circonscription, on arrive en 3e place, et sur la 11e, donc il y a cette nécessité d'avoir un front républicain par rapport à l'extrême droite et faire en sorte qu'il y ait le moins de députés possible du Rassemblement national.


Pour en venir à votre circonscription, la 5e, vous êtes arrivée 2e au soir du premier tour avec 26,5% des suffrages, 7 points derrière la candidate macroniste, la sortante Blandine Brocard, le Rassemblement national se qualifient aussi pour le second tour, pourquoi vous vous maintenez vous dans cette configuration, là où on a entendu beaucoup de socialistes ou en tout cas au Nouveau Front Populaire se désister quand ils n'arrivaient pas en tête ?


La configuration sur la 5e circonscription, elle montre que par rapport à la règle qui avait été dictée au Nouveau Front Populaire, où si on est en 3e position et qu'il y a un risque d'élection d'un candidat à Rassemblement national et on se désiste, en l'occurrence là je suis arrivée 2e, avec quand même plus d'un millier de voix devant le Rassemblement national, donc il y a aussi tout un enjeu pour nous et pour moi sur cette circonscription a montré qu'à la fois le Rassemblement national n'a pas sa place dans cette circonscription mais aussi que la députée sortante qui représente la politique d'Emmanuel Macron est une politique qui ne convient pas et qui n'est pas attendue par l'ensemble des français, donc vraiment il y a un enjeu sur ça.

Est-ce que vous pensez que vous avez encore une chance de gagner cette circonscription là, sachant que Blandine Brocard semble avoir des réserves de voix, du côté notamment du score de Bastien Joint qui a réalisé 14%, il y a 9000 voix, 9500 voix qui vont devoir se reventiler, on imagine qu'elles peuvent profiter à Blandine Brocard, peut-être au Rassemblement national puisque maintenant il y a une porosité avec les républicains, est-ce que vous pensez que vous pouvez en capter une partie, est-ce que vous pouvez inverser le cours de l'histoire ?


Écoutez, quand on part on se dit qu'on peut éventuellement peut-être pas l'inverser mais au moins y participer au cours de l'histoire, oui ces reports de voix existent, en tous cas essayer aussi de mobiliser ceux qui se sont encore abstenus, les quelques personnes qui se sont abstenues et puis faire comprendre que par rapport à la politique ce que je vous disais d'Emmanuel Macron, le programme du nouveau front populaire pour la cinquième circonscription n'est pas un danger en soi et pour ce qui concerne les LR, moi ce que je constate c'est à la fois ce partage qui peut arriver, je prends l'exemple de 2022 où en fait les voix LR s'étaient reportées sur Renaissance donc finalement on voit bien que LR actuellement ils naviguent entre se rapprocher des macronistes ou alors aller vers l'Assemblée Nationale donc ça veut dire que peut-être à terme ils sont amenés à disparaître.


Vous avez parlé du danger, vous l'avez senti ça sur le terrain, on voulait renvoyer le danger du nouveau front populaire ?

Parfois ça peut arriver oui, on nous a dit…

Ce n'est pas qu'une construction médiatique parce qu'on a beaucoup entendu ça ?

Souvent oui, il y a eu l'amalgame avec l'extrême gauche mais en fait non, le nouveau front populaire ce n'est pas l'extrême gauche, le nouveau front populaire c'est la gauche et l'écologie, c'est une gauche et une écologie raisonnable et c'est aussi en fait à la fois un projet pour faire en sorte que l'ensemble des français à la fois à travers la politique économique, qu'on nous a demandé à nous chiffrer mais qu'on n'a pas demandé aux autres finalement vraiment de chiffrer, mais avec une politique économique qui va plutôt dans le sens de la transformation de la vie de nos concitoyens.

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