De nouveau obligatoire pour circuler dans les rues de Lyon, le masque fait son retour sur le nez des Lyonnais ces derniers jours, même si certains ne sont pas toujours au courant de la mesure prise le 31 décembre, où font mine de ne pas l’être. Entre explications de l’arrêté, rappel à l’ordre et distribution de masques, la police fait encore preuve de pédagogie avant de durcir sa réponse. Reportage sur la Presqu'île.
À l’heure où les camions de livraison déchargent leurs marchandises devant les commerces de la rue de la République, dans le 2e arrondissement de Lyon, il n’y a pas foule ce jeudi 6 janvier et le déploiement d’une vingtaine de policiers fait se retourner les passants. Il est tout juste 10 heures et alors que bon nombre de magasins commencent seulement à lever leur rideau, les agents des forces de l’ordre débutent leur déambulation à l'affût des passants qui ne porteraient pas leur masque sur le nez.
"Il faut faire beaucoup de pédagogie, le but ce n’est pas de sanctionner les gens. C’est qu’ils repartent avec un masque sur le nez", confie une policière mobilisée sur l'opération
De nouveau obligatoire pour les plus de 12 ans depuis le 31 décembre dans les rues de Lyon, le retour du port du masque dans la rue est intégré petit à petit par les Lyonnais, qui, depuis une semaine, apprennent à revivre avec en plein air. S’il constate une amélioration ces derniers jours, le commissaire Favre-Tissot, qui supervise l’opération matinale menée entre la place Bellecour et Cordeliers, ne veut pas crier victoire trop tôt, "c’est pas mal, mais il y a encore une désinformation importante, beaucoup de personnes ne sont pas au courant", lâche-t-il en gardant un oeil sur ses équipes.
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Encore beaucoup de pédagogie
En une heure, difficile d’estimer exactement combien de personnes se font rappeler à l’ordre pour non port du masque, mais les policiers évoquent près d’une centaine de contrôles. Globalement, la majorité des habitants que nous croisons sont masqués, même s’il n’est pas rare de voir un masque être rapidement remonté du menton au nez à l’approche d’une des deux patrouilles de policiers.
"Je ne savais même pas que c’était obligatoire, ils viennent de me le dire", Mathis un jeune de 22 ans rappelé à l'ordre, mais qui s'en tire sans amende
Pas dupes, les agents ont parfois un mot pour ces derniers, mais plus généralement ils laissent couler, préférant aborder ceux qui n’ont pas de masque. Les "Madame, Monsieur, vous savez que le port du masque est obligatoire ?", résonnent comme une litanie et à chaque fois, ou presque, se terminent par une explication de l’arrêté préfectoral, un masque donné à ceux qui n’en ont pas, mais pas d’amende.
C’est le cas notamment pour Mathis, qui vient juste de se faire rappeler à l’ordre, "je ne savais même pas que c’était obligatoire, ils viennent de me le dire", explique ce jeune de 22 ans, non sans regretter son retour "on le porte déjà au boulot, c’était agréable de respirer un peu en sortant". Avec trois doses de vaccin à son compteur, il confie avec calme que c’est "un peu énervant, mais bon on a pas le choix, c’est comme ça".
Une centaine de contrôles, une amende
Présent sur place, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, qui est à l’origine du retour du masque dans les rues de Lyon et Villeurbanne "au moins jusqu'au 21 janvier", justifie sa décision en expliquant que ce n’est "pas pour ennuyer les gens, mais pour les protéger et avoir de moins en moins de malades dans les hôpitaux où la situation est tendue". Actuellement de 1 900 pour 100 000 habitants dans le Rhône, le taux d’incidence devrait continuer de grimper au cours de prochains jours, alors que pour le moment les hospitalisations sont de l’ordre de 700 dans le département, dont "180 en réanimation", précise le représentant de l’État.
"Il faut absolument qu’ils [les habitants, NDLR] gardent ce principe de remettre le masque et de garder les gestes barrières", Pascal Mailhos, le préfet du Rhône
"Il faut absolument qu’ils [les habitants, NDLR] gardent ce principe de remettre le masque et de garder les gestes barrières, parce que c’est ainsi que nous éviterons des entrées massives en hospitalisations et en réanimations", insiste le préfet, qui n’envisage pas, pour le moment, de prendre des mesures plus restrictives, car "la situation ne le justifie pas", selon lui.
Pendant ce temps, face à lui, deux agents procèdent à la seule verbalisation de la matinée. Après s’être vu rappeler la règle, un homme n’ayant pas souhaité se plier à la règle écope d’une amende de 135 euros, avant de tout de même repartir, contraint, avec un masque sur le nez. "Il y a des verbalisations quand manifestement la personne est récalcitrante", commente Pascal Mailhos, abondé par le commissaire Favre-Tissot, pour qui "à un moment il faut imposer par le PV".
Une décision pas toujours comprise
"Pour éviter l’amende", certains jouent la carte de l’ignorance, comme cet homme qui se justifie devant les agents en expliquant avoir "oublié avec les fêtes", avant de confier trouver la mesure "absurde et liberticide". Un peu plus loin, deux jeunes femmes, elles, reconnaissent clairement qu’elles sont au courant et qu’une fois les policiers partis, le masque retournera dans la poche. "Dans la rue quand il n’y a personne, comme là ce matin, je ne pense pas que ce soit particulièrement utile. On ne va croiser personne à moins d’un mètre, sauf si quelqu’un vient nous parler et dans ce cas-là on le mettra", expliquent-elles.
"Dans la rue quand il n’y a personne, comme là ce matin, je ne pense pas que ce soit particulièrement utile", une jeune femme croisée sans masque rue de la République
Il va sans dire, et Pascal Mailhos l’admet, que la préfecture ne dispose pas des effectifs pour contrôler chaque personne qui se déplace dans la rue, mais, alors que la période des soldes approche et avec elles les queues devant les magasins, les opérations de contrôle et les messages d’informations sur les panneaux de la ville vont se multiplier. Tout en sachant que "plus les jours vont passer et plus les rappels vont être fermes", prévient le préfet. Sous-entendu, de la pédagogie on passera progressivement à la sanction.
Toujours l'heure de la pédagogie, c'est trop facile de croire que ces gens ne sont pas au courant.
J'allais le dire ! !
Il y a tellement de Com sur le sujet qu'il faut avoir été exilé et déconnecté pour ne pas être au courant !!
Toujours cette tendance Fr à trouver des excuses à 2 balles !!