Le maire de Lyon, Grégory Doucet, et son adjoint au patrimoine ont présenté la troisième itération du plan Lumière. Reprenant les bases posées par les opus précédents, il met l'accent sur la cohérence et la sobriété de l'éclairage.
Comme Gérard Collomb l'avait fait en 2004 pour le deuxième plan Lumière reprenant les bases du précurseur Michel Noir tout en s'alignant sur le protocole de Kyoto, Grégory Doucet fait le pari d'un troisième plan Lumière en continuité, inscrivant "la sobriété comme un objectif majeur". Le maire de Lyon et son adjoint à la transition écologique et au patrimoine, Sylvain Godinot, ont présenté à la presse leur version du plan Lumière, conçu pour "traverser les mandats", pendant au moins 15 ans.
"Confort, sécurité, et mise en valeur de notre patrimoine"
Un plan consensuel, plaçant la sobriété non pas en première mais en deuxième place des trois axes de travail derrière la qualité, synonyme pour l'édile de la ville Lumière de "confort, sécurité et mise en valeur de notre patrimoine". Si consensuel, qu'il avait été adopté à l'unanimité en conseil municipal le jeudi 11 mai. Elaboré après deux ans de bilan des deux premiers opus, en partenariat avec l'agence de l'urbanisme et en associant plusieurs délégations d'adjoints, le privé et le secteur associatif, avec ce troisième opus, la majorité écologiste veut "faire mieux, pas plus".
Il s'agira avant tout de retravailler certaines illuminations emblématiques, entre autres, sur la basilique de Fourvière, la cathédrale Saint-Jean, plusieurs mairies d'arrondissements et le théâtre de Célestins. L'objectif ici sera d'être "plus sobre dans l'écriture de la lumière" sur des bâtiments qui, pour certains, était illuminés de manière "brutale", précise Thierry Marsick, directeur de l'éclairage urbain. La Ville pourra compter sur le savoir-faire de ses équipes internes et sur les nouvelles technologies qui permettent un éclairage plus fin, réduisant ainsi la consommation d'électricité et la pollution lumineuse. Les services devraient jouer notamment sur l'obscurité, "appliquer la lumière là ou il y en a besoin" détaille encore Thierry Marsick. Le cas de la voûte Delandine à Perrache, rénovée en 2019, s'inscrit pleinement dans cette démarche.
Lire aussi : Plan Lumière : Et si on éteignait tout ?
"Faire mieux, pas plus"
Deux voûtes ferroviaires seront nouvellement illuminées, celle située avenue Verguin/boulevard Stalingrad et une autre située rue Paul Bert. A noter que le pont Stalingrad, dont l'éclairage récemment inauguré fait partie de ce plan d'illumination des voûtes ferroviaires. En revanche, pas d'annonce concernant des sites patrimoniaux nouvellement illuminés, "on a déjà fort à faire avec 370 sites", justifie Sylvain Godinot. Ces 370 seront ainsi éclairés du jeudi soir au samedi soir de 20 h à 22 h, créneau qui s'adaptera à mesure que les journées s'allongent.
Un plan lumière "citoyen"
Pour ce troisième plan Lumière, la majorité écologiste a ajouté un volet "citoyenneté" à son action. A travers, notamment, un carnet de recommandations portant sur la lumière privée, l'exécutif municipal veut harmoniser les mises en lumières réalisées par les particuliers et les commerces qui "peuvent apporter de la qualité mais aussi être sources de nuisances". Elle déconseille par exemple "les sources de lumière trop intenses" ou les "lumières de veille décoratives à l'intérieur d'un local non commercial pour rester visible toute la nuit". La carnet n'oublie pas de rappeler la réglementation en vigueur, notamment le Règlement local de publicité de la Métropole. "Il y aura une première étape pédagogique, et si on se retrouve face à des oreilles fermées, on ira à la sanction", précise Sylvain Godinot.
Rénover et ralentir l'expansion de la lumière, sans jeter aux oubliettes les sites déjà mis en valeur, l'objectif : "Poursuivre notre rythme de baisse de consommation pour atteindre une division par quatre par rapport à 2000 d'ici 2050", insiste l'adjoint à la transition écologique et au patrimoine. D'autant qu'un enjeu financier s'ajoute à l'enjeu environnemental, la facture d'électricité de la Ville de Lyon pour 2023 devrait doubler par rapport à 2022.
Cible de critique par l'opposition et objet d'inquiétude chez les citoyens invoquant un "sentiment d'insécurité", l'expérimentation d'extinction de l'éclairage public entre 2 h 30 et 4 h du matin du dimanche au mercredi soir n'est, pour l'instant, pas pérennisée. Si elle avait permis, selon la municipalité, d'économiser 130 000 kWh, le maire de Lyon assure ne pas disposer "des solutions techniques pour un pilotage précis rue par rue". Toutefois, l'idée reste dans les cartons, "on se donne l'objectif de le faire, mais on ne va pas annoncer aujourd'hui que c'est notre volonté alors que nous ne disposons pas des moyens opérationnels", ajoute Sylvain Godinot.
Lire aussi : Enquête. Un plan Lumière en demi-teinte à Lyon
C'est le maire Michel Noir qui a initié le premier plan lumière en 1989. Lyon s’est imposée en France comme à l’international comme un référent des mises en lumière pérenne. Merci à lui !
Aucune ambition dès que ça ne concerne pas leur idéologie. Ces gens sont à chier !
"Faire mieux, pas plus" Un vrai slogan kmer. CQFD !