Le journal alternatif organisait un rassemblement devant la permanence PS de Lyon ce mardi en fin d’après-midi. 80 ans après l’arrivée au pouvoir du Front populaire, il a dénoncé une dérive droitière du PS et proposé de “nouveaux accords de Matignon”.
Ils étaient une trentaine, ce mardi en fin d'après-midi, rassemblés devant la permanence PS de Lyon. Lecteurs de Fakir, militants politiques ou simples curieux, ils ont tous assisté à l'opération “Nous ne voterons plus PS", qui s'est déroulée à Lyon comme "partout en France".
La date est symbolique. "Le 7 juin 1936 étaient signés les accords de Matignon : avec le Parti socialiste de Léon Blum et le Front populaire, les travailleurs obtenaient les conventions collectives, les 40 heures et les congés payés. Quatre-vingts ans plus tard, en 2016, le Parti socialiste de François Hollande casse le Code du travail et épouse le Medef", peut-on lire sur le site Internet du journal.
Les députés socialistes de Lyon ciblés
Fakir entendait ainsi dénoncer les promesses non tenues du président de la République : "“Mon adversaire, c'est la finance !” Alors candidat, François Hollande promettait de “combattre cet adversaire qui n'a pas de nom, […], mais qui gouverne”. Devenu président de la République, il a capitulé", énonce une édition spéciale du journal. Selon le journal, ces renoncements s'inscrivent dans la continuité de la "parenthèse libérale" ouverte par le gouvernement Mitterrand il y a trente ans. "Le PS n'est plus de gauche", conclut Stéphane Pagano, enseignant-chercheur en économie, à la tête de l'opération. "La vraie gauche, ce sont les gens qui refusent le libéralisme", poursuit-il. Selon lui, le parti fondé par Jaurès et le parti Les Républicains "défendent aujourd'hui à peu près les mêmes choses".
Mais le chef de l’État n'est pas la seule cible désignée. "Si Hollande a pu faire tout cela, c'est parce que les députés l'ont soutenu", pointe ainsi un tract distribué sur place. Le papier détaille les votes des députés PS lyonnais sur les projets de loi emblématiques du quinquennat. "Ils ont violé leurs engagements de campagne (qui étaient déjà ceux du candidat Hollande)", dénonce M. Pagono, qui reproche aux élus de ne pas avoir "fait tomber le gouvernement".
“Le PS doit disparaître”
Des revirements dont veut prendre acte le journal. "En l'état, le PS ne peut pas apporter une réelle offre à gauche" pour les prochaines élections, estime ainsi Stéphane Pagano. "Nous ne voterons plus utile" (comprendre : pour faire barrage à la droite), prévient-il, considérant que le PS a trop longtemps "culpabilisé" les électeurs de gauche. Le message délivré dans l'édition spéciale est un tantinet plus radical : "Le PS est devenu le mouroir de la gauche. Il doit disparaître pour que quelque chose naisse à nouveau."
Quel doit être ce renouveau, selon Fakir ? On en trouve quelques éléments dans le discours prononcé par Stéphane Pagano, tournant le dos à la file de policiers qui protègent la permanence PS. L'interdiction pour les banques d'exercer dans les paradis fiscaux, la suppression des stock-options, la nationalisation des "grands moyens de production", des élus révocables par référendum, ou encore 3 semaines de congés payés supplémentaires sont autant de revendications formulées par le professeur d'économie. Ce dernier met en outre en avant une véritable "lutte des classes" : "Les classes moyennes doivent être solidaires des classes populaires. Nous sommes tous les prolétaires des 0,1 %."
Fronts multiples
Le lancement de ce mouvement de critique du parti au pouvoir ouvre un nouveau front d'action pour le journal, qui s'active déjà depuis plusieurs mois pour contester le projet de loi El Khomri. Un homme guide la foule protestataire : François Ruffin, fondateur et rédacteur en chef de Fakir. Le journaliste s'est fait connaître en réalisant le film Merci patron ! et en étant un des initiateurs de Nuit Debout. Le mouvement s'était, à l'origine, construit autour de l'opposition à la loi Travail. Il est ensuite devenu un cercle de débat couvrant des thématiques bien plus larges. Cette évolution lui a permis d'attirer les foules, et par là même les projecteurs. Un peu trop peut-être au goût de François Ruffin, qui cherche maintenant à remobiliser contre la loi Travail. Le journaliste déclarait ce dimanche dans une interview à Libération : "Il y a aussi une disproportion entre la réalité de ce mouvement, qui n'a pas mobilisé les masses, et sa surreprésentation médiatique. […] Jeudi, par exemple, Fakir a coorganisé un meeting en fanfare au Havre […]. Combien de caméras étaient là ?"
Le PS à force de se réformer est devenu un parti de droite, il est en manque d'imagination, le plus bel exemple c'est ce qui s'est passé à Décines avec le fameux stade où le Ps a fait fuir ses électeurs, en favorisant un projet typiquement capitaliste,et en plus populiste en f
Ca fait un sacré bout de temps que le PS n'est plus de gauche ! depuis 1983 et la changement de cap à 90° de Mitterrand; il serait temps de se réveiller... mieux vaut tard que jamais.