L'épouse a été tuée à coups de hache mardi soir à Caluire, alors que son conjoint bénéficiait d'une permission pour sortir de prison. Selon les premiers éléments de l'enquête, ils se sont retrouvés mardi vers 18h, mais le coup fatal n'a été donné qu'à 21h.
A quelques semaines de la présentation du projet pénal de Christiane Taubira, le moindre fait divers peut être sujet à polémique. Celui-ci avait de quoi en révulser plus d'un : un homme de 50 ans a profité d'une permission pour s'acheter une hache et tuer son épouse (lire ici). Les faits se sont produits mardi soir, à Caluire. Or, a-t-on appris, l'individu en question avait justement été condamné pour violences conjugales, et il voulait se venger de sa compagne dénonciatrice. Selon Le Figaro, il avait juré aux policiers qu'il récidiverait sitôt qu'il serait libéré. Des faits qui, s'ils étaient avérés, poseraient de sérieuses questions sur la façon dont sont organisées les sorties de prison.
"Entre eux, les ponts n'étaient pas coupés"
La réalité est plus complexe. L'homme avait en effet été condamné à neuf mois de prison pour violences conjugales. Des faits qui n'ont rien à voir avec le drame de mardi : la victime avait écopé de trois jours d'incapacité de travail. A l'époque, elle avait expliqué avoir subi trois épisodes violents de son époux. Pourtant, elle avait ensuite retiré sa plainte. Elle s'était même portée volontaire pour l'accueillir à sa sortie de prison. "Entre eux, les ponts n'avaient pas été coupés pendant sa détention", nous explique un enquêteur.
L'homme n'a pas bénéficié de remise de peine : il avait purgé ses neuf mois de détention. S'il devait être complètement libéré le 29 juillet prochain, c'est en raison d'autres actes de violence, au préjudice de tiers. Des permissions lui avaient été accordées pour éviter une sortie sèche. "Il était à la recherche d'un emploi", nous dit-on.
Il la retrouve à 18h, la tue à 21h
A-t-il nourri ce projet d'assassinat de sa compagne pendant ses mois de prison ? L'achat d'une hache invite à le penser. A l'inverse des déclarations citées dans Le Figaro, le parquet dément avoir des informations permettant de corroborer ce projet morbide. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme n'a pas passé la nuit de lundi à mardi à son domicile conjugal. Il a retrouvé son épouse seulement mardi vers 18h. Le meurtre ne serait survenu que vers 21h, à la suite d'une énième dispute.
La femme est décédée hier de ses blessures. Une autopsie a été pratiquée ce matin.
Lui, visiblement, n'avait pas encore enterré la hache de guerre...