L'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA) et l'Alliance anticorrida de Nîmes ont alerté la préfecture par un courrier, dénonçant des pratiques 'barbares' perpétrées sur les taureaux. 'Pour l'instant, ce ne sont que des allégations', a répondu la préfecture de l'Ain. 'Les règles étaient claires : la manifestation devait se passer sans effusion de sang et des engagements ont été pris par les organisateurs, pour que les banderilles soient protégées', poursuit le service de communication. Ce week-end, pendant la fête de Marboz, discret et fondu dans la foule, un observateur de l'OABA a toutefois relevé les points noirs. 'Notre observateur a noté plusieurs tirés de queue, et des coups portés aux bovins lors des abrivados (lâcher de taureaux dans la ville NDLR)', affirme l'OABA.
L'association dénonce également la corrida portugaise de Patricia Pellen, cavalière tauromachique. 'L'observateur n'a pas souhaité y assister, ne voulant pas payer 15 euros pour regarder un spectacle qu'il réprouve', a finalement conclu l'OABA, qui base donc ici ses accusations sur des vidéos. 'On y voit clairement la cavalière planter un bâton sur le dos du taureau, sur lequel ne figure aucun Velcro. On nous avait pourtant assuré que le taureau serait protégé par des bandes Velcro et que les banderilles seraient inoffensives.' Ainsi, les associations ont pris le taureau par les cornes, ce lundi, en sollicitant par courrier le préfet de l'Ain et la Direction des services vétérinaires. Elles leur demandent une copie du rapport établi par le docteur vétérinaire Patrick Paubel, chargé de s'assurer des conditions sanitaires et d'entretien des animaux.
Néanmoins, à ce jour, la préfecture n'a toujours pas reçu de courrier des deux associations. 'D'après nos premières sources (le maire de Marboz et les vidéos), les moyens ont été mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas d'effusion de sang, ni de maltraitance sur les animaux. Les organisateurs ont invité les associations à se rendre sur place pour observer le déroulement de la feria. Or, elles auraient apparemment décliné l'invitation', affirme la préfecture de l'Ain. Les associations anticorridas jouent-elles l'intox ? 'Notre observateur habite tout près de ce village, il ne voulait pas être interviewé', confie Frédéric Freund, directeur de l'OABA. Premier concerné par les attaques, Patrice Guillermin, président du Comité des fêtes de Marboz et par ailleurs président des " amis du cheval de Marboz " a tenu, lors de la feria, à témoigner publiquement de son attachement aux animaux. 'Concernant la polémique, c'est avant tout le respect des animaux qui nous importe! Rien d'autre', a-t-il répété.
Bastien Gouly
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