Rassemblement devant l’ARS à Lyon des salariés de l’hôpital des Portes du Sud, jeudi 6 juillet @ Cheyenne Gabrelle

Fermeture de l'hôpital Portes du Sud : "Notre vie est en suspens"

Une centaine de salariés de l'hôpital des Portes du Sud et de l'Ehpad La Solidage a manifesté ce jeudi 6 juillet devant l'Agence régionale de santé (ARS) contre la fermeture des établissements de santé.

Depuis la fermeture des urgences de nuit le 6 mars dernier, l'hôpital vénissian Les Portes du Sud et l’Ehpad La Solidage se trouvent dans une situation de crise mettant près de 530 salariés sur la sellette. Et cette dernière ne va pas en s'améliorant puisque la direction générale de l’Union mutualiste de gestion des établissements du grand Lyon (UMGEGL), a annoncé fin juin le placement en redressement judiciaire des établissements de santé. Une centaine de personnes s'est rassemblée devant l'agence régionale de Santé (ARS) à Lyon ce jeudi 6 juillet pour protester contre la fermeture de l'établissement de santé de Vénissieux.

19 millions de déficit

Avec un trou de plus de 19 millions d'euros, l'avenir des Portes du Sud est en sursis. "On est dans une situation très compliquée financièrement. Si ça ferme, notre vie est en suspens. On ne sait pas où va aller. C'est pour ça qu'aujourd'hui on se rassemble pour interpeller l'ARS. J'ai l'impression qu'ils cherchent la rentabilité, comme si la santé avait un prix. Notre première vocation c'est de soigner", appréhende Flobert Patrick Nono, brancardier depuis 12 ans à l'hôpital des Portes du Sud.

"Si ça ferme, notre vie est en suspens"

Flobert Patrick Nono, brancardier depuis 12 ans à l'hôpital des Portes du Sud.

Si la dette s'est creusée, c'est parce que la structure privée à but non-lucratif accumulait les pertes financières depuis 2015 déjà. "Il y a eu une mauvaise gestion. Comme on fait un service public et que nous ne sommes pas considérés comme un service public, les Ségur et toutes les primes ne sont pas remboursées par l'Etat, donc c'est une charge en plus". Ce déficit est en partie corrélé aux coûts de l'énergie "10 fois plus importants par rapport à 2022" ainsi qu'à l'inflation.

"La santé n'a pas de prix"

Parmi les salariés, certains préfèrent être optimiste, même si "ce serait dommage de fermer un service d'hôpital qui est de proximité où toute la population de Feyzin, Vénissieux, Corbas et Saint-Fons étaient présente", ajoute Oumaima Sekkai, infirmière d'urgence à l'hôpital. "C'est pour ça qu'on trouve que c'est aberrant de se retrouver en redressement judiciaire alors qu'on assure un service public", interpelle Delphine Mallet, déléguée syndicale de l'UMGEGL.

Pour l'heure, le seul candidat qui a annoncé la reprise de l'hôpital est Resamut, le réseau de santé mutualiste. "Mais on n'a pas plus d'infos que ça, on ne sait pas si l'ensemble des salariés est conservé, est-ce qu'on va continuer à répondre aux besoins des usagers ? On a l'intention de se battre, parce que la santé n'a pas de prix", s'interroge Gilles De Gea, secrétaire de l'union locale de la CGT, devant l'ARS. Et pourtant le rassemblement de la centaine de personnes n'aura pas suffi à l'ARS de se manifester. "L'ARS nous a même fait savoir que ce n'était pas à elle de décider de l'avenir de la clinique, car selon eux il s'agit d'un problème privé. Alors que c'est bien l'ARS qui décide des fermetures et des créations de lit", Pierre-Alain Millet, élu communiste de Vénissieux et conseiller à la Métropole de Lyon.

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