Trop commerciale, trop fréquentée, tape-à-l’œil… Trop c’est trop. Les Lyonnais seraient-ils en train de se lasser de leur Fête des lumières après trente ans de relation passionnelle ? Dépossédés de leur ville par des touristes qu’ils ont longtemps cherché à séduire, ils leur cèdent jusqu’à leur logement, dans un exode rentable, fuyant, de plus en plus nombreux, les soirs de week-end. Alors, pour ces noces de perle, les organisateurs ont voulu réconcilier les vieux amants, avec une édition plus “participative”. Élément de langage ou véritable bascule ? Réponse du 6 au 10 décembre. Mais il serait bon que ce virage longtemps demandé soit réel, car les promesses non tenues ont le don de précipiter les ruptures.
L’orage des vieux amants. Le lien semble se distendre entre les Lyonnais et leur Fête des lumières, dont ce serait la 30e édition cette année sans l’annulation de 2015. L’émerveillement a laissé place à l’agacement devant les rues bondées, les restaurants complets malgré des prix prohibitifs et la difficulté à rentrer chez soi. Irrités, ils préfèrent souvent fuir quand débarquent les 4 millions de visiteurs (sur quatre jours). “L’année dernière, je me suis dit qu’il y avait vraiment trop de monde, alors là je vais louer mon appartement”, raconte Florian, 24 ans. “Je n’aime pas du tout être serrée dans la foule, abonde Louise, une étudiante de 21 ans qui, comme beaucoup de ses amis, louera son logement à Villeurbanne pour le 8 Décembre. Il y a un côté enchanteur de la Fête des lumières, mais on en profite le jeudi, sinon il y a trop de monde, on n’arrive pas à avancer et ça devient vite insupportable.”L’effet AirBnB
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