ENTRETIEN – Jean-François Zurawik, arrivé à la direction de la Fête des lumières en 2005, après une édition 2004 controversée, partira à la retraite en 2020. Mais il ne compte pas raccrocher pour autant et se plaît désormais à imaginer un lieu pérenne dédié à la Fête des lumières.
Lyon Capitale : C’est votre dernière Fête des lumières. Le programme est l’un des plus prometteurs que l’on ait pu voir, est-ce votre façon à vous de partir sur une grande fête ? Jean-François Zurawik © François Nussbaumer Jean-François Zurawik : Ça sera la dernière, quand tout sera fini. On ne doit pas fanfaronner avant que tout ne soit fait. On doit encore finir le travail ici avec l’équipe, les artistes. On ne maîtrise pas la météo, l’année dernière le vent a empêché certaines illuminations. Cette année, pour Une rivière de lumières, sur la Saône, notre fenêtre c’est dimanche 8 décembre 19 heures. Tout le monde travaille à fond, mais cela dépendra des conditions météorologiques. Je n’ai pas la prétention de faire une super-fête à la fin, j’ai préparé cette édition comme si j’étais encore là en 2020, 2021. Il fallait relever le challenge et je retiens le travail accompli.
“Parfois, pour des questions de souplesse, il serait intéressant d’avoir une structure public-privé”
Depuis 2005, la concurrence mondiale se fait toujours plus forte et Lyon n’est plus seul. Comment ne pas perdre la main face à des structures parfois privées ? Même si d’autres festivals montent et tiennent bien leur rang, il faut relever le challenge vis-à-vis des Lyonnais, des visiteurs, des décideurs et partenaires. Le travail commence dès janvier-février, avec un bilan de l’édition précédente, un débriefing. La fête est organisée en interne à la ville de Lyon, en régie directe, c’est une procédure plus longue, quelquefois plus lourde, que si elle était gérée en externe, mais quand le bateau est lancé il avance toujours. Ce n’est pas un regret, mais parfois, pour des questions de souplesse, je me dis qu’il serait intéressant d’avoir une structure public-privé pour gérer la recherche de partenaires en amont et l’exploitation des retombées de la fête en aval, développer les projets qui continuent après la fête. Comment la fête pourrait-elle évoluer ? Pour l’étape suivante, on se dit que, si on vient à Lyon en dehors de la Fête des lumières, pourquoi on ne pourrait pas visiter un lieu “Fête des lumières” le reste de l’année ? Nous avons une Cité de la gastronomie, l’institut Lumière pour le cinéma, pourquoi pas un lieu de résidence pour développer cette culture de la lumière éphémère, la lumière spectacle, un vrai labo de la lumière pérenne et de la lumière événementielle qui pourrait également explorer la question de la luminothérapie ? Lyon mériterait d’avoir un lieu de ce type.
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