Pour son édition 2022, la Fête du Livre de Bron retrouve l’antre de l’hippodrome de Parilly. Un pari risqué en temps de Covid ? Une broutille pour un événement ayant pour thème “Courir le risque”. À commencer par celui de la littérature, décliné sous toutes les coutures au sein d’une programmation riche.
S’il est un domaine où le risque est demeuré une valeur intacte, loin de la dictature du principe de précaution ou de la confiscation du terme par le charabia managéro-bourso-libéral, c’est bien la littérature, qui jamais ne s’affranchit du danger et de ses pendants, la peur et le courage, avançant presque toujours dans un pas de deux qui donne sa vraie valeur au risque.
Sans doute parce que la vie, matière première de la littérature, en est elle-même un, sans cesse renouvelé.
C’est ce qu’a évidemment compris la Fête du Livre de Bron pour cette édition 2022 qui retrouve ses fondamentaux malgré la menace toujours suspensive d’une crise sanitaire sujette aux hoquets. Cela dans le sillage d’une citation de la psychanalyste et philosophe Anne Dufourmantelle : “La vie est un risque inconsidéré pris par nous les vivants” qui donne son thème à cette Fête : “courir le risque.”
Au risque d’écrire
Autour dudit risque vont se déployer courageusement trois grands cycles. “1 001 manières de courir le risque” d’abord qui se déclinera au gré de dialogues et de tables rondes avec des auteurs qui en ont fait le cœur de leurs livres : “Prendre la fuite” (avec Constance Debré et Simonetta Greggio), “Parler Politique” (avec Vincent Farasse, David Prudhomme et Sébastien Vassant), “Mourir pour des idées” (avec Adrien Bosc, Thierry Froger et Pablo Martín Sánchez), “Inventer une langue” (avec Laura Vazquez et Antoine Wauters), “Aimer, même trop, même mal” (avec Arnaud Cathrine, Franck Courtès et Maud Ventura), “Vivre en exil” (avec Dima Abdallah, Marie Cosnay et Diadié Dembélé), “Survivre à l’époque en crise” (avec Éric Chauvier, Julia Deck et Vincent Message), “Regarder la réalité en face” (avec Maylis de Kerangal, Perrine Lamy-Quique et Joy Sorman), “Trouver son identité” (avec Silvia Avallone et le Goncourt 2018 Nicolas Mathieu), “Résister à l’injustice” (avec Arno Bertina, Jocelyn Bonnerave et Hélène Laurain).
Deuxième cycle : “Au risque d’écrire”, une série de grands entretiens qui explorent le risque même de l’écriture où l’on retrouvera Christine Angot, Sorj Chalandon, Jean-Pierre Martin, Antonio Moresco et une table ronde oulipienne intitulée “Écrire sous la contrainte” qui conviera le Goncourt 2020 Hervé Le Tellier, Eduardo Berti et Pablo Martín Sánchez.
Les risques du métier
Enfin, le cycle “Les risques du métier” qui, comme son nom l’indique, démontrera que le risque est souvent dans l’exercice de sa profession, ordinaire ou extraordinaire, et présentera un grand entretien avec Florence Aubenas, et des tables rondes telles que “Des hommes qui tombent” (avec Renaud Dély, Tomas Giraud et Étienne Kern), “Le prix de la dignité” (avec Nathalie Quintane, Patrice Robin et Corinne Royer), “Dans la fabrique de l’écriture” (avec Nicolas Richard et Arnaud Viviant) et “Un destin d’inventeur” (avec Yamina Benahmed Daho et Virginie Ollagnier).
Une matière qui s’appuiera surtout sur la dernière rentrée littéraire et les deux précédentes et s’accompagnera d’une belle programmation jeunesse (à retenir les master classes d’Olivier Tallec et Marine Rivoal) gonflée de cinq lectures spectacles dont trois créations originales et de nombreux ateliers.
Autre grand plaisir de cette édition retrouvée, la grande librairie composée de libraires de la région.
Fête du Livre de Bron – Du 8 au 13 mars à l’hippodrome de Parilly - www.fetedulivredebron.com