A Lyon, les salariés de la raffinerie de Feyzin, l'un des bastions les plus durs sur les six raffineries françaises en grève depuis sept jours, ont voté majoritairement la fin de leur mouvement mercredi 24 février après-midi : 148 votes pour, et 18 contre, à l'occasion d'une nouvelle assemblée générale. “Il s'agit d'une suspension du mouvement“ a bien précisé Hakim Bellouz, délégué syndical CFDT (majoritaire à Feyzin, ndlr). En fonction des résultats du comité d'entreprise extraordinaire au siège du groupe avancé au 8 mars, “les salariés sont prêts à reprendre le mouvement“, a-t-il poursuivi.
Changement de ligne de la CGT
Après les négociations d'hier, il ne restait plus que la CGT majoritaire au sein du groupe à convaincre. Ses représentants nationaux attendaient, sur demande express des salariés des Flandres, de voir la direction nationale de Total proposer un vrai projet de reconversion aux salariés de la raffinerie dunkerquoise, menacée de fermeture. Total s'est finalement engagé par écrit à organiser une table ronde avant fin mars, portant sur “les perspectives économiques du bassin dunkerquois" (avenir de la raffinerie, impact sur le bassin d'emploi, le port, les activités industrielles et les services induits). Une proposition qui a satisfait la CGT, “pourtant sur une ligne plus dure depuis le début du mouvement“, a fait remarqué le délégué CFDT de Feyzin, Hakim Bellouz.
Au final, la grève aura duré sept jours du 17 au 24 février, menaçant de pénurie la région Rhône-Alpes alimentée à 70% en produits pétroliers par la raffinerie de Feyzin. A l'échelle du pays mardi à 15 heures, 9% des stations-services françaises étaient à sec, selon les chiffres de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).