Bernard Belletante, directeur général de l’EM Lyon © DR

Fichier sexiste à l'EM Lyon : une “enquête interne” va être ouverte

Très choqué”, de l’existence d'un fichier classant et commentant le physique des élèves de l’école, Bernard Belletante, le directeur général de l’EM Lyon a déclaré “qu'une enquête interne allait être ouverte” et que “les étudiants, dont l’implication serait confirmée, seront convoqués en conseil de discipline”.  Il a d’ores et déjà évoqué la possibilité d’une exclusion.

Après l'enquête publiée ce jeudi par Lyon Capitale, sur un fichier répertoriant et classant par note des étudiantes de l'EM Lyon, Bernard Belletante, le directeur général de l'école de commerce a réagi dans un communiqué ce jeudi après-midi. Ce dernier dit avoir pris connaissance de l'existence de ce fichier “regroupant des données privées et des commentaires sexistes” d’étudiants de l’école “par voie de presse”.

“En tant que directeur général de l’établissement, j’ai la responsabilité de porter et défendre les valeurs morales d’emlyon business school et suis donc très choqué par ces révélations. De telles pratiques ne correspondent pas à notre philosophie « early maker » et à notre vision d’un monde plus responsable. Je note que cette absence d’éthique est, par ailleurs, un comportement illégal et contraire à notre règlement intérieur. La liberté exige une responsabilité collective”, a-t-il déclaré.

M.Belletante a assuré qu'il “allait diligenter une enquête interne, à compter du 20 août prochain, afin de connaître toutes les composantes de ce manquement à l’éthique.” Le directeur général de l'école a par ailleurs assuré que “les étudiants, dont l’implication serait confirmée, seront convoqués en conseil de discipline” et rappelé “qu’à deux reprises en deux ans, les membres du conseil de discipline ont prononcé des exclusions pour des dérapages de cette nature.” “Si la limite entre sphère privée et sphère publique est parfois ténue, toute la communauté emlyon se doit de réagir et nous devons ensemble condamner ce type de comportements. Je sais pouvoir compter sur votre engagement, comme vous pouvez compter sur ma fermeté pour éradiquer ces pratiques inadmissibles”, a-t-il conclu.

Un groupe comportant plus de 300 membres

Comme nous l'écrivions ce matin, Lyon Capitale a pu consulter un fichier répertoriant les noms, prénoms, âges, adresses mail et comptes Facebook de plus de 250 étudiantes de l'EM Lyon, dont plus de 120 font l'objet d'une notation de 2 à 19 sur 20 et de commentaires sexistes voire violents. Une pratique dont l'existence reste néanmoins bien gardée, les élèves ayant peur de représailles. Un fichier présent sur un groupe Facebook qui comporterait au moins 300 membres nous a confié une source. Pour rappel, selon l'article 8 de la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978, “il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l'appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci”. Un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende, selon l'article 226-16 du Code pénal.

Ce n’est pas la première fois que l’EM Lyon est touchée par une information de la sorte, déjà l’an passé, L'Express écrivait dans article intitulé “Grandes écoles : le harcèlement des qui-baise-qui” qu'il existait à l'EM Lyon un “Kikanikéki”. Contacté sur le sujet, Bruno Bonnell, le député LREM également président du conseil d’administration de l’EM Lyon, a déclaré qu’il pensait “avoir réglé cette affaire l’an passé”. Il n’a pas fait d’autres commentaires faute de “connaissance des faits”.

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