Après 17 jours de mobilisation, la grève des éboueurs a touché à sa fin. Qu'ont obtenu les agents de la métropole ?
La grève des éboueurs à Lyon témoigne d'une profonde mutation des conflits sociaux après le mouvement des "Gilets jaunes". Les "Gilets oranges" comme ils se surnommaient se sont mobilisés en collectif, depuis la base, sans l'impulsion des syndicats. Jusqu'à la fin, ils étaient nombreux en défiance face aux organisations traditionnelles, n'acceptant que la présence de Force ouvrière lors de la négociation qui a permis de déboucher à l'accord final. Cet accord a été accepté définitivement ce vendredi matin après un vote à main levée dans les dépôts de Gerland et Villeurbanne.
Ainsi, le collectif a obtenu plusieurs avancées :
- la non-mise en place de la pratique du mono-ripage, c'est-à-dire d'avoir un seul agent à l'arrière du camion
- le recrutement de 20 éboueurs avant le 1er juillet 2019
- une concertation sur les groupes de congé. Les éboueurs ne pouvant pas prendre de vacances quand ils le souhaitent, mais doivent respecter des périodes précises en fonction du groupe qui leur a été assigné
- le remplacement des vêtements défectueux et équipement des agents
- un rééquilibrage des rondes, avec éventuellement la mise en place de rondes nouvelles
- une prime d’intéressement
- une prime mensuelle de 69 euros pour travaux dangereux, en compensation de la fin du fini-parti, avec effet rétroactif à depuis septembre 2017
- une évolution du régime indemnitaire en 2019
- les retenues sur salaire des journées de grève seront lissées sur les prochains mois
- la levée des assignations en justice devant le tribunal administratif et le tribunal de grande instance. La métropole ayant assigné quatre agents et force ouvrière suite aux blocages des dépôts et incinérateurs.
Le ramassage des ordures a repris dans l'ensemble des villes de la métropole où les agents interviennent, à l'exception de Lyon et Villeurbanne, confiés au privé.
L'augmentation de salaire fut bien plus aisée et conséquente pour les politiques dès lors que le Grand Lyon est devenue Lyon Métropole. Le premier conseil en a d'ailleurs relèvé les impôts locaux. "La générosité bien ordonnée commence par soi-même". Pas sûr que cette pratique gratifie les plus utiles au système...