Invité du Talk Orange-Le Figaro, le cardinal Barbarin a abordé le sujet de la fin de vie. Il juge que la loi Leonetti est "excellente" et redoute des dérives électoralistes.
Invité du Talk Orange-Le Figaro, le cardinal Barbarin s’est exprimé sur la fin de vie. "En France, on a cette maladie de vouloir tout régler jusqu’au moindre détail avec des lois. Et tant qu’on n’est pas content, on attaque au Conseil d’Etat, à la Cour de cassation. Comparé avec la législation anglaise, ça n’a rien à voir. C’est un peu excessif", juge le Primat des Gaules, qui salue la qualité de la loi Leonetti. "On a une loi qui a été votée en 2005, qui est une excellente loi, votée à l’unanimité du Parlement français, donc je ne suis pas le seul à la trouver bonne. Ensuite on l’a remise sur le tapis parce qu’elle était contestée en 2008 et 2009. On ne l’a pas changée, mais on a affiné certains décrets d’application en disant qu’elle n’était pas parfaitement connue. De toute façon, jamais une loi ne peut répondre à toutes les situations humaines. Une loi, c’est un cadre, la vie c’est la vie."
Mais le cardinal craint-il de voir évoluer ce cadre vers la légalisation de l’euthanasie en France ? Pas réellement. "Si je lis le programme de François Hollande, il a été extrêmement “soft” pour cette perspective", relativise-t-il. Et de souligner que la loi actuelle avait déjà été revue en 2011. "Lors, qu’est-ce que c’est, une loi, si ça dure trois semaines ?" lance l’archevêque de Lyon, qui craint les dérives électoralistes que pourrait connaître une telle loi. "Ce qui est embêtant, c’est que la loi est aussi faite pour satisfaire à des demandes d’électeurs. Et donc on se fait bien voir si on a fait une loi. Ça peut toucher tous les partis et c’est assez dangereux aussi."
Et si l’hypothèse de la légalisation de l’euthanasie prenait corps, l’archevêque de Lyon affirme qu’il serait là pour s’y opposer : "Pas seulement moi. On est quand même une majorité des gens au service de la vie, jusqu’à son terme. C’est vrai que les soins palliatifs, c’est une merveille, ça se développe en France. Pas assez dit-on , peut-être… Mais soigner et guérir ce n’est pas la même chose. Guérir, on ne le peut pas forcément, soigner on le doit toujours !"
Dans une interview accordée à Lyon Capitale, le cardinal Barbarin revient sur l’élection du pape François et le nouveau souffle qu’il insuffle à l’Eglise catholique. "Mon ami le pape", un entretien à retrouver dans le n°722 de Lyon Capitale en ce moment en kiosques.