Conseil de la métropole Grand Lyon
La métropole Grand Lyon © Tim Douet

Finances : la note du Grand Lyon impactée par la crise du coronavirus

L'agence de notation Fitch a annoncé le 21 mai dernier avoir confirmé la note de la métropole de Lyon à AA tout en révisant les perspectives de “stables” à “négatives”. 

“La révision de la perspective de la métropole de Lyon reflète le changement de perspective de l’État français (AA/Négative) de « stable » à « négative » le 15 mai 2020”, a expliqué l’agence de notation dans son rapport sur le Grand Lyon, une collectivité ne pouvant être mieux notée que l'Etat français. 

Par ailleurs, Fitch a abaissé le profil de crédit intrinsèque (PCI) de la métropole de ‘aa+’ à ‘aa’ “en raison des conséquences économiques du coronavirus”. D'après l'agence, la crise du coronavirus va conduire à réduire la capacité de désendettement de la collectivité ainsi que son épargne. “En 2019, l’épargne de gestion de la métropole est restée stable, à 478 millions d’euros estimés, représentant 18% des recettes de gestion. Dans notre scénario de notation, nous nous attendons à ce que l’épargne de gestion diminue et soit proche de 350 millions d’euros sur la période 2020-2024 en raison des conséquences économiques du coronavirus”, précise cette dernière.

Forte augmentation de la dette

En 2020, les rentrées fiscales, les droits de mutation issus de l'activité immobilière devraient fortement baisser (avant une forte augmentation prévue pour 2021) alors qu'une “hausse sensible des dépenses de RSA en 2020 et 2021” est attendue. 

Dans son scénario “ajusté”, Fitch prévoit que la dette globale du Grand Lyon sera “proche de 2,3 milliards d’euros fin 2024, contre 1,6 milliard d’euros à fin 2019”. L'agence prévoit aussi “un solde d’investissement (dépenses d’investissement, nettes des recettes) négatif, proche de -600 millions d’euros en 2020 et proche des -420 millions d’euros par an en moyenne sur la période 2020-2024”. “L’épargne de gestion ne serait pas suffisante pour couvrir à la fois le solde d’investissement et les charges financières dans notre scénario de notation”, écrit-elle. 

L'entreprise de notation indique toutefois que “les recettes de la métropole de Lyon sont robustes, constituées à la fois de recettes fiscales stables, reposant sur des assiettes fiscales peu volatiles (comme la taxe d’habitation ou les taxes foncières), de recettes économiques liées à la croissance économique (notamment la CVAE) et de transferts stables de l’État”. 

Réduction de l'investissement

Enfin, Fitch estime que “la métropole de Lyon exerce un contrôle satisfaisant sur ses dépenses de gestion. Entre 2015 et 2019, celles-ci ont crû de 1,3% par an moyen (hors éléments exceptionnels), un niveau proche de l’évolution des recettes de gestion”. Cependant, le plafonnement ayant été suspendu pendant la crise sanitaire, ce chiffre pourrait être plus élevé en 2020. 

“Fitch s’attend à ce que certaines dépenses augmentent en raison de la crise sanitaire, notamment les dépenses relatives aux exigences sanitaires dans les espaces publics ou de soutien à l’économie locale”, anticipe l'agence de notation. Cette dernière estime en conclusion, qu'à défaut de pouvoir modifier ses dépenses de gestion, la métropole de Lyon pourrait être amenée à “réduire ou reporter” certaines dépenses d'investissement, jugées par essence “plus flexibles” même si “cette flexibilité sera en partie limitée par les besoins d’investissement important sur le territoire, en raison notamment d’une pression démographique élevée”.

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