Un fourgon de police a été violemment attaqué samedi à Lyon lors de l'acte XIV de la manifestation des Gilets jaunes à Lyon. Une scène filmée de l'intérieur par les agents des forces de l'ordre.
Pourquoi ce camion était là ?
La manifestation des Gilets jaunes a bloqué l'autoroute A7 en début d'après-midi ce samedi. En direction du tunnel de Fourvière où il devaient prévenir les automobilistes qui se rendaient vers la manifestation, le fourgon de la CRS autoroutière s'est retrouvé bloqué sur place. C'est là qu'il a été pris à partie par des manifestants qui ont jeté des projectiles sur le véhicule au milieu d'autres automobilistes présents sur l'autoroute. La conductrice a alors accéléré pour rejoindre un cordon de policiers postés plus bas sur l'A7.
#ActeXIV #Acte14 @GiletsJaunesGo @GiletsJaunesFr qui provoque ? qui auteurs de violences? Honte à vous! Soutien aux policiers! @Alternative_PN @CFDT @interco_cfdt dénonce la radicalisation de ces voyous casseurs membres @GiletsJaunesFr @CCastaner @NunezLaurent @DGPNEricMorvan pic.twitter.com/ZttwQqu8Q7
— ALTERNATIVE Police (@Alternative_PN) 16 février 2019
D'où vient la vidéo ?
Cette vidéo a été tournée par les policiers présents dans le camion. Elle a très rapidement fait le tour des réseaux sociaux, ce qui a conduit le syndicat Alternative police à la diffuser pour interpeller les pouvoirs publics. “Afin d'éviter tout détournement, tout montage, ou toute autre utilisation malsaine dans le seul but de nuire à l'image de nos collègues, nous avons considéré, après visionnage, que sa diffusion ne portait aucunement atteinte à l'identité de nos collègues pris à partie. Quelle que soit la mission ou l'intervention de police, nous n'avons rien à cacher”, a écrit le syndicat sur Facebook.
Les policiers ont-ils été touchés ?
Aucun des policiers présents dans le véhicule n'a été blessé physiquement. À la fin de la vidéo, on entend la conductrice en sanglot dire : “J'ai trop eu peur”. L'auteur de la vidéo s'est voulu rassurant. “Oui, j'ai ressenti de la peur, mais je savais qu'on était protégé par le fourgon et qu'on pouvait s'extirper tant bien que mal. Moi ça va, je peux gérer, avec mes nombreuses années d'expérience j'ai un recul sur la situation. Mais je n'avais jamais subi un tel défoulement”, a-t-il déclaré sur LCI. Sa collègue “a été choquée”, a ajouté le policier qui a assuré “qu'elle a repris le travail”. “Je lui ai dit que de toute façon il fallait sortir de là, c'est normal de pleurer”, a-t-il conclu.
Une enquête ouverte
Ce dimanche, le parquet de Lyon a déclaré avoir ouvert une enquête “concernant les faits de violences avec arme et en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique, dont les policiers à bord du fourgon de CRS ont été victimes lors de la manifestation à Lyon”. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale. De son côté, Pascal Mailhos, le préfet du Rhône a condamné “avec la plus grande fermeté cet acte lâche et d'une rare violence”.“Les policiers et gendarmes déployés sur le terrain lors des différentes manifestations ont une mission : garantir la sécurité des personnes et des biens, y compris celle des manifestants. Il est intolérable qu'ils soient pris pour cible”, a-t-il ajouté avant de saluer “le courage et le très grand sang-froid dont les deux fonctionnaires de police ont fait preuve”. Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur a lui aussi dénoncé des violences “insupportables” et assuré qu'il “ne laissera rien passer”.
Des personnes arrêtées ?
Samedi, 13 personnes ont été arrêtées durant la manifestation des Gilets jaunes, mais aucune arrestation ne concerne ces faits de caillassage. Ce sera à l'enquête ouverte d'identifier les personnes concernées.