La direction de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes a finalement décidé de diffuser la série sur le bilan de Laurent Wauquiez à la région. La direction de la chaîne l’avait suspendue pour “contenus déséquilibrés”. Elle est revenue sur sa décision suite aux critiques de sa rédaction. Selon une source de la chaîne, une motion de défiance doit être votée ce vendredi après-midi.
Les cinq reportages sur le bilan de Laurent Wauquiez à la région seront bien diffusés. La direction de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes avait interrompu la série après la diffusion des deux premiers épisodes, aux contenus jugés “déséquilibrés”. “On ne s’empêche pas de faire de l’investigation mais, dans la forme et sur le fond, on essaie d’être équilibré et plutôt mesuré. Et là, ce n’était pas le cas. On n’était pas dans les clous sur le plan du traitement politique et par rapport à notre tonalité de service public”, a expliqué André Faucon, le directeur régional de la chaîne. Cette décision n’est pas comprise par la rédaction, qui pense que “la région est intervenue” et que des “pressions politiques” ont été exercées. Face à la colère des journalistes, la direction de France 3 a changé d’avis. Le quatrième volet de la série a été diffusé ce vendredi à midi sur les antennes de Lyon, Clermont-Ferrand et Grenoble. Le cinquième est programmé ce samedi.
Motion de défiance
La direction régionale de France 3 assure avoir décidé de la suspension des reportages pour des raisons éditoriales, sans qu’il y ait eu d’intervention de la région. Une version que confirme le service de presse de Laurent Wauquiez, mais qui n’a pas convaincu les journalistes de France 3, dont certains affirment que “la direction a manqué de fermeté face à Laurent Wauquiez, qui plus est 24 heures avant son interview de 52 minutes dans l’émission Dimanche en politique”. La déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ), Myriam Figureau, estime que “la rédaction en chef a montré une défaillance”. “Il fautexercer sa responsabilité éditoriale avant que les reportages soient terminés”, a-t-elle ajouté. Selon une source de la chaîne régionale, une motion de censure doit être votée ce vendredi après-midi.
Le groupe PCF-Front de gauche au conseil régional a par ailleurs apporté son soutien aux journalistes de France 3 dans un communiqué, affirmant que “la presse n’a pas vocation à flatter les pouvoirs locaux en place”.