Funérailles d’Hélie de Saint-Marc célébrées vendredi à Lyon

Avec le décès d’Hélie Denoix de Saint-Marc ce lundi 26 août, c’est une part de notre histoire qui disparait. Tour à tour résistant, déporté à Buchenwald, officier dans la Légion Etrangère, putschiste en Algérie puis prisonnier à Tulle, il avait finalement été réhabilité en 2003. Ses obsèques auront lieu vendredi après-midi à Lyon.

Hélie Denoix de Saint Marc s’est éteint lundi 26 août dans sa maison de campagne à La Garde-Adhémar, dans la Drôme. Il avait 91 ans.

Ses funérailles auront lieu vendredi à 15h en la cathédrale Saint-Jean, dans le centre historique de Lyon. La messe sera célébrée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

Un destin exceptionnel

Militaire de carrière, il entame son destin exceptionnel en rejoignant les rangs de la résistance en 1940 à l'âge de 18 ans. "Il y a deux catégories de jeunes : ceux qui ne veulent pas rester étrangers au bouleversement auquel ils assistent, et ceux qui veulent se planquer. Moi, par tempérament et tradition familiale, je faisais partie de la première catégorie", expliquait-il à Bernard Pivot sur le plateau d’Apostrophes en 1989.

Ce bordelais né en 1922 a donné vingt ans de sa vie à la France. Il a cherché à comprendre et donner un sens à son aventure humaine. Il voulait que l’on puisse "comprendre avant de juger". A travers ses livres et son site internet, il s’est porté témoin de ce qu’il a vécu. "La guerre rend économe de sa salive. Ceux qui l’ont connue en reviennent souvent taciturnes, car ils ont appris le poids des mots", écrivait-il.

Ancien prisonnier français élevé au rang de Grand-croix

Arrêté par la Gestapo puis déporté à Buchenwald pendant deux ans, le jeune bordelais est retrouvé presque mourant et squelettique au moment de la libération par les troupes américaines. A sa sortie de l’Ecole de St Cyr en 1947, il s’engage dans la Légion étrangère. Il connait la guerre d’Indochine puis la Guerre d’Algérie. Pendant cette dernière, inquiet du changement d’attitude du Général de Gaulle, il se laisse convaincre par le Général Challe et participe au putsch militaire pour la prise d’Alger en 1961. Il était alors commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes (REP).

Comme ses camarades, il est condamné à dix ans de détention mais gracié au bout de cinq ans. C’est en 1966, à sa sortie de prison, qu’il vient s’installer à Lyon. Là, il s’engage dans des associations caritatives. En 2003, il reçoit l’insigne de Grand Officier de la Légion d’Honneur, puis la Grand-croix de la Légion d’Honneur en 2011.

"Une référence morale et historique"

Dans un communiqué, le préfet du Rhône, Jean-François Carenco salue le "courage, l’humanité et la bravoure sans faille" dont Hélie de Saint Marc a fait preuve. Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire et député du Rhône, dit s’incliner "respectueusement devant la mémoire de cet homme qui par son parcours, constitue une référence morale et historique qui appelle nos consciences à la vigilance et à l’éveil face à toutes les formes d’oppression et de barbarie".

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