Plus de trois mois après l’annonce du projet de fusion des communes d’Oullins et Pierre-Bénite, l’opposition oullinoise continue de s’organiser contre le projet. Elle organisera un référendum citoyen le 14 octobre.
Officialisée le 20 février, la volonté des maires LR d’Oullins et Pierre-Bénite de faire fusionner leurs deux communes au 1er janvier 2024 continue de faire des vagues du côté du sud de la Métropole de Lyon. Vent debout contre le projet en l’état, l’opposition oullinoise a annoncé mercredi 31 mai lors d’une réunion publique la tenue d’un référendum populaire pour permettre aux habitants de s’exprimer sur le projet.
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Obtenir une légitimité
"Comme n‘importe quel citoyen a la possibilité d’accéder aux fichiers électoraux, nous allons organiser un référendum le samedi 14 octobre toute la journée. Tous les habitants oullinois qui ont envie de s’exprimer sur ce projet pourront le faire. Nous allons organiser des bureaux de vote et nous ferons voter les personnes inscrites sur les fichiers électoraux", explique à Lyon Capitale Jean-Charles Kohlhaas, le président du groupe d’opposition écologiste Agir. Pour l’heure, la question qui sera proposée au vote n’a toutefois pas encore "été écrite". "Le plus simple serait sans doute de dire oui ou non à la fusion, mais il est probable qu’on l’enrichisse un peu", précise l’élu qui est aussi vice-président de la Métropole de Lyon.
L’opposition a bien conscience que ce referendum n’aura pas de valeur légale. "Mais si beaucoup de monde participe, il obtiendra une légitimité. Comme cela a pu être le cas l’année dernière avec les référendums sur le téléphérique organisés par des maires Républicains, qui n’étaient pas légaux, mais dont nous avons tenu compte", insiste Jean-Charles Kohlhaas. Un outil démocratique que Clotilde Pouzergue et Jérôme Moroge, le maire de Pierre-Bénite, qui doit devenir l’édile de la nouvelle commune, ont jusqu’ici refusé d’utiliser. "Un référendum c’est une réponse binaire, nous il faut que l’on aille au-devant de la population pour expliquer les raisons de ce projet, ses avantages, de façon à convaincre le plus grand nombre", s’était justifiée au mois de février Clotilde Pouzergue, la maire d’Oullins.
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"Le projet est un peu inconsistant"
Les deux élus lui ont préféré des ateliers, des rencontres avec les habitants et une concertation organisée sur internet. Au travers de treize questions, où n’est pas demandé aux habitants de se prononcer pour ou contre le projet, les deux exécutifs questionnent les habitants sur l’utilité d’une fusion et les projets que cela pourrait permettre, notamment la création d’une police commune aux deux villes. "La mutualisation de la police municipale qui est avancée peut se faire sans fusion, c’est le cas notamment à Sainte-Foy et La Mulatière", rétorque Jean-Charles Kohlhaas, qui estime que "le projet est un peu inconsistant".
"Personne n’est opposé à une fusion de principe, mais on veut qu’il y ait un projet qui soit compréhensible et surtout que les études d’impact soient clairement données"
Jean-Charles Kohlhass, président du groupe d'opposition Agir
"Personne n’est opposé à une fusion de principe, mais on veut qu’il y ait un projet qui soit compréhensible et surtout que les études d’impact soient clairement données", poursuit l’élu, qui pointe notamment du doigt l’étude financière commandée par les communes auprès de KPMG. D’après cette analyse la nouvelle commune devrait toucher 1,6 million d’euros de dotation de l’État pendant trois ans du fait de cette fusion. Toutefois, à en croire Jean-Charles Kolhaass et le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard, présent mercredi soir à la réunion publique organisée par l’opposition, ce projet fera surtout "perdre des financements pérennes aux deux villes, notamment en provenance de la Métropole puisque sur une base forfaitaire chaque commune reçoit 200 000 euros. S’il n’y en a plus qu’une, ils perdent 200 000 euros par an", alerte l’élu écologiste.
De nombreuses interrogations auxquelles l’opposition souhaite sensibiliser la population, dans l’espoir d’infléchir la décision des deux maires.
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