Gay Pride 2016
©Mathilde Régis

Gay Pride 2017  : Il n'y aura pas d'arc-en-ciel dans le Vieux Lyon

Les organisateurs de la Marche des Fiertés ont très récemment reçu l'interdiction de la Préfecture de circuler dans le Vieux Lyon. C'est la première fois que la Gay Pride reçoit une interdiction partielle officielle, alors que depuis quelques années déjà, les organisateurs doivent concilier les demandes de la ville pour circuler ailleurs.

Porte-parole de la Lesbian and Gay Pride de Lyon, Olivier Borel est agacé par cette décision tardive de la Préfecture, qui vise à "faire pression pour qu'on se rétracte" affirme-t-il. Prévoyants, les organisateurs ont envoyé très tôt, dès le mois de décembre, le dossier contenant le parcours de la manifestation. Mais ce n'est qu'en juin que la Préfecture a répondu par la négative au passage des chars dans le Vieux Lyon. Une réponse "curieuse" selon Olivier Borel.

Des raisons de sécurité

En guise de justificatifs, la Préfecture présente les raisons de sécurité : le blocage des ponts qui relient la presqu'île et le Vieux Lyon, et le manque d'espace d'expansion en cas d'urgence. Le service de la communication interministérielle de la Préfecture du Rhône affirme que cette décision vise à "protéger les personnes". "Le but n'est pas d'interdire la manifestation dans son ensemble, mais de prévoir toutes les potentielles interventions de secours à la personne dans un contexte d'état d'urgence et de menaces terroristes. Il faut que le Vieux Lyon soit accessible par les deux ponts", poursuit-elle. "Des arguments qui ne tiennent pas la route" commente Olivier Borel. Pour David Souvestre, Président de Lesbian and Gay Pride de Lyon, avec 10 000 manifestants, il est mathématiquement impossible de bloquer simultanément les deux ponts. "Ils nous ont donné l'argument suivant : le manque d'effectif des forces de l'ordre pour assurer la sécurité de l'événement." Selon lui, il s'agit d'un argument "fallacieux" qui cache des raisons politiques.

Deux poids deux mesure

Deux ans auparavant, la Préfecture avait autorisé La Manif pour Tous à circuler dans le Vieux Lyon, alors qu'ils étaient, selon les chiffres de la Préfecture, 30 000 manifestants. Mais la préfecture insiste sur le contexte "bien différent de celui d'aujourd'hui", les organisateurs eux voient plutôt en cela la confirmation que le Vieux Lyon est aujourd'hui la chasse gardée de l'extrême droite, bannissant ainsi certaines communautés.

Silence sur l'extrême droite

"Au départ, on avait 8 chars semi-remorques qui étaient prévus, mais on était prêt à réduire autant que nécessaire ! Après la décision de la Préfecture, on a réduit le nombre de chars à 3. Et on leur a demandé quel était le nombre limite pour ne gêner en rien la sécurité. On a envoyé des courriers, auxquels on n'a jamais eu de réponses." Des efforts de la part des organisateurs de la Gay Pride, prêts à tout mettre en œuvre pour concilier les demandes de la Préfecture, muette. "Ce ne sont que des raisons politiques. L'extrême droite s'implante dans le Vieux Lyon depuis 2015, on le sait, et cette interdiction de circuler confirme que le Préfet cautionne cela." Une justification réfutée par la préfecture qui assure une nouvelle fois que cette décision n'est en rien politique, et qu'elle vise seulement à protéger les manifestants, en leur offrant tout de même une large visibilité, puisque le parcours proposé par la Préfecture donne l'accès libre à la Presqu’île.

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