La loi de transition énergétique s’oppose à l’exploitation des gaz de schiste, mais le débat est relancé par Nicolas Sarkozy. Conseiller régional Divers droite, Patrick Louis juge “urgent d’identifier nos stocks”. Mais il ne souhaite pas son exploitation, vu le contexte actuel.
Le projet de loi de transition énergétique passe aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Parmi ses objectifs, celui de réduire de 50 % notre consommation énergétique en 2050 (par rapport aux niveaux de 2012) et celui de diminuer à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici à 2025.
Le Gouvernement n'entend cependant pas rouvrir le débat sur la production de gaz et de pétrole de schiste sur le territoire national. Une question posée par Nicolas Sarkozy au nom de la compétitivité de notre industrie et de l'indépendance énergétique.
Peser dans la renégociation des contrats
Conseiller régional, Patrick Louis est intervenu à plusieurs reprises au nom du groupe Union de la droite et du centre. "On ne peut rester dans l'ignorance de ce qu'il y a sous nos pieds, juge-t-il. Il est urgent d'identifier nos stocks, pas forcément pour les utiliser, mais pour s'en servir dans la renégociation de nos contrats de fourniture de gaz avec la Norvège, le Royaume-Uni, la Russie et l'Algérie." D'après lui, la présence de réserves en sous-sol nous permettrait d'arracher des baisses de prix sur les marchés mondiaux.
Faut-il aller au-delà et exploiter dès à présent nos éventuels gisements ? L'élu n'est pas au diapason de l'ancien président. "Le contexte actuel est celui d'une offre excédentaire de produits carbonés, en gaz et pétrole. C'est ce qui fait que les prix sont bas", expose-t-il. L'exploitation de gaz de schiste dans cette conjoncture pourrait même être nuisible, contribuant à déstabiliser la filière nucléaire ou à mettre à mal la stratégie de réduction de nos consommations énergétiques. "Mais il suffit d'une reprise de la croissance en Inde et en Chine pour que le prix de l'énergie remonte." D'où la nécessité de préparer une éventuelle filière de production française de gaz et de pétrole.
"On peut atteindre des techniques plus propres", estime Patrick Louis, même s'il pense que la fracturation hydraulique "n'est pas aussi salopante que l'on a dit". "Le problème posé est surtout celui de la remontée des gaz. En France, c'est la puissance publique qui a la propriété des sous-sols, donc on a la possibilité d'avoir une exigence supérieure dans l'extraction que les Américains." Il parie sur de nouvelles techniques moins risquées à l'avenir.
Je suis certaine que ce monsieur ne dirait pas la même chose si 'l'exploration' avait lieu dans son environnement proche; c'est toujours formidable dans l'abstrait et surtout chez les autres... Non au gaz de schiste, l'avenir n'est pas aux énergies fossiles ! préservons l'eau pour nos enfants.
Et puis j'adore le ' pas aussi salopante ' donc elle l'est quand même de son propre aveu.
Les gaziers l'avouent: des techniques 'moins salopantes' et 'plus sûres' ne sont pas simplement de meilleures façons de faire, ce sont des façons plus chères. L'extraction a du coup peu de chances d'être rentable, surtout qu'on a le retour d'expérience et constaté que la rentabilité était plutôt mauvaise. Quand la production du puits s'effondre, le gazier répare-t-il les dégâts réalisés? Ce jour-là, la droite, comme avec le nucléaire, arguera que c'est trop cher...
Toujours les vieilles recettes de la droite qu'elle soit populiste ou conservatrice ; creuser, creuser, creuser...souvent les déficits mais aussi pour trouver de l'énergie. C'est la fuite en avant et pas seulement de gaz ! Alors qu'il suffit de réduire la consommation inutile d'énergie, de lever la tête, de regarder le soleil, de sentir le vent pour trouver une énergie propre, partagée par tous, et durable...