Gérard Collomb ferme l’unique centre de déradicalisation de France

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a confirmé la fermeture du seul centre de déradicalisation de France, situé à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire). Un centre basé sur le volontariat, qui n’accueillait plus personne depuis février.

Ce vendredi, le ministère de l’Intérieur a confirmé dans un communiqué la fermeture du centre de déradicalisation de Pontourny, situé sur la commune de Beaumont-en-Véron en Indre-et-Loire. Un centre, basé sur le volontariat, qui tournait à vide depuis février malgré une trentaine de salariés sur place. "Malgré la compétence, la détermination et l’investissement des personnels du centre, qui ont démontré leur savoir-faire pour assurer une prise en charge pluridisciplinaire des bénéficiaires, l’expérience ne s’est pas révélée concluante. L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Conçu pour accueillir 25 pensionnaires, sur la base du volontariat, le centre n’en a effectivement accueilli que 9. Aucun de ces jeunes n’a suivi le programme jusqu’à son terme", écrit le ministère de l'Intérieur dans son communiqué.

“La reconversion du centre ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation”

Créé par le Gouvernement en septembre 2016, Pontourny était le premier centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté de France. Il avait pour objectif de "préparer, proposer et dispenser une offre et un programme pédagogique utiles à la réinsertion de jeunes radicalisés en voie de marginalisation".

Le préfet d’Indre-et-Loire a été chargé d’entamer des consultations locales pour envisager la reconversion du site. Cependant,le ministère précise que "la reconversion à venir du centre de Pontourny ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées. Le gouvernement étudiera, notamment, la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération". La secrétaire générale du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) a été chargée de faire des propositions en ce sens ; elles seront examinées dans le cadre d’un comité interministériel de prévention de la radicalisation, qui sera réuni par Édouard Philippe à l’automne. Le ministre de l'Intérieur a ainsi proposé plusieurs principes qui "guideront" son action en matière de prévention de la radicalisation :

– la professionnalisation du dispositif de prévention, avec un recours accru aux acteurs reconnus sur le terrain, travailleurs sociaux et professionnels de la santé mentale notamment ;

– le développement de l’évaluation systématique des actions conduites ;

– le renforcement du travail auprès des acteurs de l’Internet pour le retrait des contenus de haine et djihadistes ;

– le renforcement du soutien à tous les acteurs de la société civile engagés dans le contre-discours.

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