Gerland

Gerland se cherche un avenir

D'ici à dix ans, le quartier de Gerland devrait gagner 15 000 habitants. Pour attirer ces populations, le Grand Lyon cherche à le désenclaver, lui offrant des connexions à la Confluence. Gerland va, en tous cas, s'affirmer comme un pôle universitaire majeur de l'agglomération.

Un bus touristique pour faire découvrir aux journalistes lyonnais le nouveau Gerland. L'idée un peu saugrenue du Grand Lyon traduit bien l'incapacité pour cet immense quartier de sortir de son isolement et de sa faible attractivité. Malgré l'arrivée du métro B depuis une dizaine d'années, cela ne suffit pas : la vie refuse obstinément de s'y installer. Pourtant son potentiel est énorme : sur 700 ha, 200 à 300 ha sont mutables. Aujourd'hui peuplé de 25 000 habitants, il devrait compter 40 000 Lyonnais d'ici à dix ans.

Bon Lait et Nexans

Son enjeu : retrouver une dynamique en profitant de l'essor de la Confluence, son alter ego qui lui fait face, de l'autre côté du Rhône. Le maire de Lyon a d'ailleurs fait le parallèle entre les deux quartiers, celui qui faisait rêver les décideurs dans les années 90 et celui qui les hypnotise aujourd'hui, l'ancienne modernité et la nouvelle. "Un chantier de l'importance de la Confluence", compare Gérard Collomb, quand il s'agit de promouvoir la Zac Bon Lait. Une opération méconnue car cachée au milieu des friches industrielles. Et pourtant il a de la gueule cet îlot, à voir l'ossature des bâtiments qui prennent forme. Le Grand Lyon va lui adjoindre la Zac Nexans (3000 logements). Une opération rendue possible grâce à l'achat de terrain à la Sacvl.

Deux mailles nord/sud structurants

Ces programmes visent à combler un no-man's land, entre l'avenue Jean-Jaurès et les quais du Rhône. C'est là aussi que deux axes nord-sud vont s'affirmer pour drainer la circulation. Ces "mailles" - jargon d'urbanistes - devraient relier la place des Pavillons (vers le Ninkasi) à un futur coeur de quartier constitué autour de l'église Notre-Dame des Anges, proche de Bon Lait et de Nexans.

Trois ponts devraient à l'avenir enjamber le Rhône vers la Confluence, dont celui des Girondins. De quoi conforter un pôle sud de la ville. Dans leur prolongement, des axes vont s'affirmer pour traverser de part en part ce bout du 7e, en direction du 8e et de la Part-Dieu, facilitant les flux est/ouest. "Il y a trop de liaisons nord/sud, ce qui empêche de trouver des centralités", analyse un expert du Grand Lyon.

Desserte et pôle universitaire

Présentant ces Zac, le maire de Lyon souhaitait aussi faire la démonstration que diverses actions de la ville participent d'un même plan global pour réhabiliter Gerland. Dans les années qui viennent, le quartier va s'affirmer comme un pôle de recherche et universitaire majeur de l'agglomération. Il compte déjà les deux écoles normales supérieures (lettres et sciences), et l'université Lyon 1. Avec le développement de Biopôle, l'arrivée de l'lnstitut de recherche technologique (sur le parc relais actuel, soit à quelques pas du stade) et du Centre de recherche avancé, une nouvelle étape est en passe d'être franchie. D'autant que le quartier, complètement cerné et enclavé par les sites industriels, va gagner en desserte, grâce au prolongement du métro B à Oullins (2013), celui du tramway T1 à Debourg (2014) et peut-être la construction du TOP, un peu plus au sud. A observer cette dynamique, on se dit qu'il ne manque finalement qu'un Grand Stade, en proue du 7e, pour définitivement lancer Gerland...

Crédit photo maquette : ASYLUM

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