Boite de nuit

GHB : les étudiants lyonnais interpellent le maire

Le GHB est devenu en quelques mois le cauchemar des étudiants. A Lyon, de nombreux acteurs se mobilisent pour tenter d’endiguer ce fléau. 

Longtemps versé discrètement dans les verres lors de soirées c’est maintenant par le biais des seringues que le GHB est administré. Vomissements, somnolence, perte de conscience, absences... Les effets de cette drogue sont soudains et sans appels. 

Dépresseur du système nerveux central, le GHB sert à traiter les troubles du sommeil, mais peut s’avérer très dangereux en cas d'abus.

Les premiers cas d’attaques à la seringue ont débuté en octobre dernier à Londres. Au sein de l’hexagone, les piqûres au GHB démarrent dès novembre 2021 mais se sont massivement accélérées depuis la fin du mois d’avril dernier. Au cours du week-end de Pâques, de nombreux jeunes Grenoblois sont en effet victimes de piqûres alors qu’ils profitaient de leur soirée en boîte de nuit.

boîte de nuit

Fait avéré ou simple psychose ? La nouvelle fait très rapidement le tour des réseaux sociaux. En quelques semaines, le nombre de victimes augmente considérablement au point de devenir un réel fléau. Lyon, Nantes, Paris, Clermont-Ferrand, Toulouse... l’ensemble des étudiants français se retrouve concerné. Lors de sorties en boîte de nuit, lors d’un concert  ou tout simplement au cours d’une balade nocturne, le risque de se faire piquer devient omniprésent. 

Influence des réseaux sociaux 

Cela ne pouvant plus durer et parce qu’il faut que "jeunesse se fasse", beaucoup de jeunes prennent la parole sur le sujet afin de prévenir voire même agir. Sur Twitter ou Tik-Tok, les posts sur le sujet et les publications avec le #piqûre se multiplient. réseaux sociaux

Lancé à Rennes en novembre 2021, le #balancetonbar est encore largement d’actualités. Pointant du doigt des établissements où les femmes ont été droguées ou agressées sexuellement, l’objectif est de faire réagir afin de trouver des solutions concrètes. 

Piqué lors d’un concert au Transbordeur ou lors d’une soirée au Ninkasi Gerland. La ville de Lyon n’est malheureusement pas épargnée par ce terrible mouvement. 

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Quand les étudiants lyonnais décident d’agir

Ce sont plus de vingt bureaux des étudiants (BDE) de différentes écoles de Lyon, tels que Mbway-Lyon, l’IUT de Lyon 3, l’ESSCA, qui ont réclamé, sous une même plume, l’aide de la municipalité. "Nous sollicitons par la présente l’aide et l’accompagnement nécessaires de la municipalité pour lutter contre ce fléau : en accentuant la prévention, en finançant des mesures de sécurité complémentaires et en renforçant la réglementation en vigueur." 


" A ce jour nous n'avons reçu aucune réponse ou accusé de réception de la part des élus"


Conscient que les piqûres se produisent fréquemment lors de leurs soirées, ils ne peuvent néanmoins récolter à eux seuls  les fonds nécessaire afin d’oeuvrer pour une plus grande sécurité. C’est donc ensemble qu’ils interpellent le maire de la ville, Grégory Doucet, ainsi que ses adjoints à la sécurité de la ville et à la vie étudiante. Pour l’instant, aucun n’a réagi comme nous le confirme le président du bde Mbway-Lyon : "A ce jour nous n'avons reçu aucune réponse ou accusé de réception de la part des élus."

Loic Terrenes, candidat (Ensemble !) aux législatives dans la 2e circonscription du Rhône appelle, dans un communiqué de presse à "une mobilisation urgente de tous les acteurs". Selon lui, il faut agir avec urgence pour accélérer l’éradication du GHB "tout en sensibilisant davantage la jeunesse sur les dangers de ce produit." 

Prélèvements toxicologiques dès l’arrivée des personnes à l’hôpital, affichage obligatoire de d’un QR code dans tous les endroits festifs afin d’avertir immédiatement les secours et les forces de l’ordre. Voilà certaines des solutions proposées par le plan "anti-GHB" lancé par le gouvernement. Cependant, celui-ci reste encore au stade de projet, Loic Terrenes affirme qu’accélérer sa mise en place est l’une de ses priorités. 

Les boîtes de nuit de nouveau impacté

Victimes indirectes, les boites de nuits souffrent de ces attaques répétitives. Un grand nombre de leurs clients ont en effet déserté les lieux par peur de se faire piquer. C’est le cas de Romane, étudiante lyonnaise de 19 ans. "J’avoue que depuis les piqûres je limite mes sorties, surtout celles en boîte de nuit. Maintenant on est obligé de se priver pour notre sécurité ! C’est triste d’en arriver là, surtout après une longue de période de fermeture à cause du Covid."

DJ

Certains night-club lyonnais ont donc décidé de mettre en place de nouveaux protocoles, plus stricts. Le Azar Club, situé dans le 2e arrondissement de Lyon, redouble de vigilance depuis quelques semaines. "Nos contrôles ont été renforcés, nous avons un détecteur de métaux à l’entrée et nous inspectons les sacs. Nous avons également mandatés des agents supplémentaires pour surveiller en salle." 

Est-ce que, comme pour la "Charte de la nuit », un partenariat constructif avec l’ensemble des acteurs concernés - préfecture, parquet, police nationale, étudiants, établissements de nuit - pourrait voir le jour ? 

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