Policier avec un lanceur de de defense LBD 40 lors d’une manifestation de Gilets jaunes à Paris © Lucas BARIOULET / AFP

Gilets jaunes : le fabricant stéphanois du Flash-Ball se dédouane

Jean Verney-Carron, président du directoire de la marque Verney-Carron, installée à Saint-Étienne, a regretté que le Flash-Ball qu'il fabrique soit associé au lanceur de balles de défense (LBD 40) d'une autre marque, utilisé lors des manifestations des Gilets jaunes.

Depuis le début des manifestations des Gilets jaunes, l'utilisation par les forces de l'ordre de Flash-Ball est largement décriée. Une arme, censée être non létale, dont le nom est devenu un terme générique englobant plusieurs lanceurs différents. Une véritable antonomase - c’est à dire l’emploi d’un nom propre pour signifier un nom commun - comme Bic, Scotch ou encore Frigidaire.

C'est la firme Verney-Carron, installée à Saint-Étienne, qui équipe les forces de l'ordre françaises depuis 1995 avec son “Flash-Ball”. Un lanceur de balle de défense remplacée progressivement depuis 2010 par le LBD 40, fabriqué par l'entreprise suisse Brügger & Thomet. Une arme plus moderne et plus puissante que celle fabriquée à Saint-Étienne. Mais aussi plus dangereuse, selon Jean Verney-Carron, président du directoire de la marque dont il porte le nom. “La balle est d’un calibre de 40 mm… c’est beaucoup plus dangereux que le Flash-Ball. C’est un calibre de guerre”, confie ce dernier au journal Le Parisien. Selon le journal : “sur de courtes distances, le risque de traumatismes graves existe, voire de décès dans des cas exceptionnels” avec le LBD 40, une arme de plus longue distance

Jean Verney-Carron regrette ainsi d'être associé à un lanceur qu'il ne fabrique pas. “Nous cristallisons la haine, nous sommes responsables de tout alors que nous n’y sommes pour rien. Nous étions la cible des zadistes, de l’extrême gauche… Désormais, nous sommes visés par les Gilets jaunes”, a-t-il dénoncé. 

Durant l'été 2018, le défenseur des droits, Jacques Toubon, avait préconisé l'interdiction du Flash-Ball Superpro fabriqué par la marque stéphanoise jugeant que “l'imprécision de cette arme lui donne un caractère extraordinairement dangereux”. L'agent qui l'utilise peut “viser l'épaule et toucher l'œil, ce qui est le cas de beaucoup d'affaires que nous avons”, avait-il déclaré.

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