Le Premier ministre, Michel Barnier, est attendu de pied ferme à Givors par les élus locaux, alors que le nettoyage des rues se poursuit après les inondations de la semaine passée.
Entasser pour ramasser, et puis recommencer, jusqu’à ce que la ville de Givors retrouve de ses couleurs. Le plus gros a déjà été fait par les agents municipaux déployés par la Métropole de Lyon, la Ville de Givors et plusieurs communes avoisinantes. Mais les inondations, survenues la semaine passée et qui ont particulièrement touché cette ville du sud de Lyon, sont loin d'être oubliées.
D'ailleurs, la commune de l'agglomération lyonnaise accueillera, ce vendredi, le Premier ministre, Michel Barnier, pour son tout premier déplacement ministériel dans le Rhône. En amont de cette venue, le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, et Bruno Bernard, président de la Métropole, ont pris le temps de faire un état des lieux du grand ramassage engagé dans l'urgence le week-end passé.
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Encore du ramassage de déchets à prévoir
En l'espace d'une petite semaine, ce sont 2 700 m3 de déchets, soit environ 1 000 tonnes, qui ont été collectés par les agents municipaux du Grand Lyon et des communes alentours. "On a rendu la vie de nos co-citoyens à peu près normale dans les quartiers, en très peu de temps, grâce à l'ensemble des moyens que nous avons déployés, rassure Mohamed Boudjellaba. Mais là, on a besoin surtout de beaucoup de financements, à titre exceptionnel".
Se pose notamment la question du ramassage des 2 000 m3 de déchets entassés sur le parking du gymnase Anquetil, rue du stade, à Givors. Un tas de déchets "alimenté" par la Ville de Givors seulement, puisque la Métropole accumule ses déchets (700 m3) ailleurs. Le premier "doit être nettoyé assez urgemment", dixit l'édile de Givors, qui craint un risque sanitaire si aucune action n'est menée.
Mais ni la commune, ni la Métropole ne veulent procéder à son ramassage. Bruno Bernard rappelant que cela ne faisait pas partie des compétences de la Métropole de Lyon, contrairement à l'intervention en urgence des agents sur place. La tâche pourrait donc revenir à "l'Etat ou plutôt aux assurances", expliquait Bruno Bernard. Question sur laquelle Michel Barnier devrait naturellement être interpellé par les élus locaux.
L'opportunité était bien saisie, donc, jeudi 24 octobre, par les deux élus pour interpeller le Premier ministre avant même son arrivée à Givors. Au moins 7 millions d'euros seront nécessaires, selon Bruno Bernard, pour la voirie et l'assainissement pour réparer les dégâts causés par l'épisode cévenol. Le président de la Métropole a par ailleurs adressé une lettre ouverte, hier, au Premier ministre. "Face à cette situation, la priorité est à la protection des personnes et des biens. Dans cette perspective, la Métropole de Lyon prendra toute la part qui lui revient. Toutefois, cette intervention ne pourra pas se faire sans un soutien plein et entier de la part de l'État", écrit-il.
Il précisait ce jeudi : "On a besoin d'avoir un plan d'action de protection, qui a été fait sur l'Yzeron mais pas encore sur l'Isère. On sait qu'il y a un investissement à faire, probablement de 60 ou 80 millions d'euros minimum, et on a besoin naturellement que l'Etat vienne aider à ces investissements. Et je n'en doute pas, d'ailleurs, qu'on y parvienne. Mais c'est nécessaire".
Enfin, le président métropolitain a insisté sur son souhait de soutenir financièrement les sapeurs-pompiers du Rhône, espérant l'activation de la taxe spéciale sur les contrats d'assurance pour allouer de nouvelles recettes au SDMIS. Pour rappel, les sapeurs-pompiers du Rhône et de la Métropole sont en grève illimitée depuis le 1er octobre dernier.
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