Après une première décision qui sanctionnait des propos tenus en 2004 par l'eurodéputé du Front National et un premier rejet en cour d'appel de Lyon, c'est finalement la cour de cassation qui donne raison au vice-président du parti frontiste. Si on ne connaît pas encore les motifs de l'annulation de ce jugement, Bruno Gollnisch affirme très solennellement et à la troisième personne qu'il "n'y a pas de déclaration de Bruno Gollnisch sur les chambres à gaz".
Il ne souhaite cependant pas revenir sur le fond de cette affaire. Et tient aujourd'hui des propos nettement moins ambigus sur la Shoah : "Les crimes contre l'humanité commis par le régime national socialiste, je les reconnais, je les atteste et je n'ai que compassion et sympathie pour les victimes". Il ne déteste que les lois Gayssot, jure-t-il.
C'était d'ailleurs la grande victoire symbolique obtenue en novembre 2006 lors du procès en première instance, par l'avocat de la Licra Me Alain Jakubowicz. Comprenant que la fragilité des poursuites engagées faisait courir le risque d'une relaxe, l'ancien avocat des parties civiles au procès Barbie avait surtout voulu éviter que Bruno Gollnisch ne puisse se servir "politiquement" de ce procès et devienne une sorte de héros aux yeux des négationnistes. A la fin de la première journée d'audience, Jakubowicz avait alors proposé de se désister du procès, "si M. Bruno Gollnisch reconnaissait que l'extermination des Juifs d'Europe par le régime nazi était un crime contre l'humanité non contestable, perpétré notamment par l'utilisation des chambres à gaz." Acculé par le Président Fernand Schir, Gollnisch avait lâché : "Tout à fait monsieur le Président". Puis : "Ma réponse est affirmative". Aux yeux des militants négationnistes, Gollnisch s'était déballonné.
Vidéo : Loan Nguyen