Le film de François Ozon qui relate l’affaire du prêtre Bernard Preynat, accusé de nombreuses agressions sexuelles sur mineurs dans les années 80 et 90 est au cœur des tribunaux. Sa sortie, prévue le 20 février, pourrait être reportée.
Le dernier film de François Ozon devrait sortir le 20 février dans les salles obscures. Plusieurs avant-premières ont été diffusées à Lyon, où se déroule l’histoire. Pourtant il se pourrait que Grâce à Dieu ne voie pas les grands écrans avant la fin de l’année 2019. Bernard Preynat, le prêtre accusé d’avoir agressé sexuellement de jeunes victimes dans les années 80 et 90 a demandé le report de la sortie du film, qui selon lui, ne respecte pas sa présomption d’innocence. Le prêtre, qui attaque Mars Production, Mandarin Production et France 3, demande que le film soit reporté après son procès, qui aura lieu fin de l’année 2019. De leur côté, les avocats des producteurs et distributeurs entendent bien défendre le film, en rappelant que Bernard Preynat a reconnu avoir abusé de plusieurs mineurs. Par ailleurs, le film se termine sur un texte rappelant que le prêtre n’a pas encore été jugé, et qu’il est donc toujours présumé innocent.
Bernard Preynat n’est pas le seul à redouter la sortie du film. Régine Maire, une ancienne bénévole du diocèse, refuse que son nom apparaisse dans le film. Son nom, celui de Preynat ainsi que celui de Barbarin sont les seuls à ne pas avoir été modifiés. Régine Maire a été jugée aux côtés du Cardinal Barbarin le mois dernier, pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles dont elle avait connaissance. Lors du procès, elle a souhaité faire valoir son droit au silence. La décision quant à Monseigneur Barbarin et Régine Maire a été mise en délibéré au 7 mars.
Le réalisateur ne souhaite évidemment pas le report de la sortie de son film, qui serait "un désastre pour l’image de l’Eglise". Il explique que ce film est au contraire "une chance". Le titre du film provient d’une déclaration de Monseigneur Barbarin qui en 2016, lorsqu’il évoquait les accusations à l’encontre de Bernard Preynat avait dit : "La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits".