Graffs, dollars et clashs

Entre les organisateurs du festival subventionné Graff-ik’Art et les artistes graffeurs, pionniers du genre, ça vire au clash.

Le 1er avril dernier, Lyon Capitale avait mis en ligne un article intitulé “Pourquoi les stars du graff ne veulent pas revenir à Lyon”.

Dans le cadre de Graff-ik'Art, un festival de graffiti et de street art lyonnais, plusieurs artistes de renommée internationale n'avaient pas été payés pour leur travail. Selon l'association organisatrice Fedevo, c'était en raison d'une subvention de 5 000 euros du conseil régional jamais versée.

À la lecture de notre article, le conseil régional nous avait contacté pour nous affirmer l'inverse : la subvention a bien été accordée mais n'a jamais été réclamée par l'association.

Logiquement, tout devait alors rentrer dans l'ordre, comme nous l'expliquait Rudy Moradel, le président de Fedevo.

Une “agression” inventée de toutes pièces

Aujourd'hui, il n'en est toujours rien. Fedevo préfère revenir, via son site, sur “l'article polémique de Lyon Capitale, "notre structure [Fedevo donc] n’aimant pas faire de polémiques et rémunérant tous les artistes qui participent à nos projets".

L'association parle de "situation conflictuelle" avec "des stars égocentriques n'apportant rien à [ses] projets". Elle va même jusqu'à évoquer l'agression, par ces mêmes graffeurs, de deux étudiants en journalisme venus réaliser un reportage. L'ISCPA, où sont inscrits les étudiants, a démenti, expliquant simplement que les étudiants, arrivés alors que les graffeurs étaient en plein boulot, se sont un peu fait engueuler par ces derniers, passablement énervés par le manque d'organisation du festival.

Mais, de règlement du cachet des artistes en question, l'association organisatrice ne parle pas. Or, à l'origine, la subvention publique votée et accordée par le conseil régional devait être utilisée à ces fins.

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