Cette entreprise, fondée en 1947, s’est spécialisée dans la vente de comptoirs de bar en étain. Elle connaît aujourd’hui un fort succès, porté par des ventes de prestige à l’international. Retour sur cette success story à la lyonnaise.
À Lyon, on ne fait rien comme ailleurs, on le fait mieux. Voilà à peu près l’idée qui plane dans les esprits après une visite des ateliers des Étains de Lyon. Comment contester les faits ? Les spécialistes mondiaux des comptoirs de bar sur mesure viennent de Lyon. Plus encore : ils portent le nom de la ville sur leur enseigne. Une fierté locale encore méconnue, qui se transmet de bouche à oreille dans le secret des plus grandes cuisines du pays… et de plus en plus à l’international avec des clients jusqu’en Belgique, Suisse et au Danemark. Loin des a priori négatifs, tant sur la matière que sur l’aspect ordinaire du produit, ce marché de niche a ainsi hissé les Lyonnais en tête des cinq ateliers au monde travaillant dans ce secteur. [gallery columns="1" link="none" size="large" ids="315303"] Pourtant, le chemin n’était pas tout tracé et les obstacles furent nombreux. Labellisée entreprise du patrimoine vivant (EPV), la PME a fêté ses 75 ans et sa réussite cet été. Un succès porté par deux frères, Xavier et Grégory Laurent, qui ont repris l’affaire en 2002. Aujourd’hui, plus de 200 bars “Étains de Lyon” sont livrés chaque année aux cafés, hôtels et restaurants des quatre coins du globe. Exclusivement composés d’étain et de bois, les produits proposés sont du haut de gamme. Ils vont du bar classique aux comptoirs les plus excentriques (tête de taureau, pingouins…), en passant par le plan de travail, tous entièrement personnalisables. Fait d’armes : le plus grand comptoir livré est celui du stade de Gerland à Lyon, tribune Jean-Bouin, où soixante mètres de bar attendent les supporteurs du Lou rugby club, qui a passé la commande. De l’argent à l’étain Rien n’annonçait pourtant un tel succès quand la famille Gros ouvrit la fabrique dans la cité ouvrière de Villeurbanne en 1947. Appelés la “Dinanderie Lyonnaise”, les ateliers se spécialisent rapidement dans les ustensiles en argent pour la cuisine ou le jardin. La maison fournissait aussi le nécessaire pour les listes de mariage. Les affaires étaient alors bonnes pour le commerce d’argenterie. Le savoir-faire de la Dinanderie fait ses preuves et l’entreprise connaît une phase de croissance. Rapidement, plus de vingt-cinq salariés œuvreront aux ateliers. En 1972, la transmission de flambeau se fait en douceur lorsque le fils du fondateur reprend les rênes. Une prise de contrôle amorçant un virage stratégique puisque le nouveau dirigeant optera pour une diversification des activités en lançant la production d’objets en étain autour des arts de la table (couverts, carafe…). Beaucoup moins cher que l’argent, le matériau permet d’aller chercher une clientèle moins regardante et donc plus nombreuse. [gallery columns="1" link="none" size="full" ids="315302"]Il vous reste 69 % de l'article à lire.
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